Cfdt et gouvernement cherchent unijambistes certifiés et femmes brimées en vue accord minimal sur les retraites…

Claude-Marie Vadrot  • 7 octobre 2010
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Le petit jeu de trompe-couillons, de bonneteau et de poker menteur (aux lecteurs de choisir…), engagé depuis plusieurs mois par des syndicats, et en particulier par la CFDT, et le Président du Travail, commence à exhiber ses cartes biseautées : comptez nous les unijambistes, fait savoir le président en son infinie mansuétude, et on vous les échange, pour faire semblant de battre en retraite, contre les dames avec 12 enfants. Bon, oui, 12, c’est beaucoup disons 5 et en prime, nous vous accordons une poignée d’handicapés et de femmes solitaires abandonnés par leur maris Rom en échange d’une retraite à 62 ans moins 6 mois. Mais vous ne dites rien à personne, pas un mot à Woerth, hein ? Comme ça, on garde officiellement les 62 ans et on vous fait une petite ristourne mine de presque rien. Pour le reste, on ne change pas. Le président est ferme sur les prix, plus exactement sur le petit prix qu’il est prêt à payer pour que la grève du 12 et celles d’après partent rapidement en guenilles, déchirées par les « concessions » du pouvoir. A vot’bon coeur, M’sieu Dames, dieu (et le pape) vous le rendra, je suis justement parti lui causer du pays. Des syndicats font la manche et le Président est disposé à leur faire l’aumône en échange d’une indulgence plénière concoctée par des parlementaires experts en jésuitisme. Ite, missa est…ou presque.

Ce sont les sénateurs de la majorité, dont on connaît l’indépendance d’esprit qui ont été chargés par l’Elysée d’aller faire son marché des exceptions exemplaires et compassionnelles dans le public et les participants des émissions de Jean-Luc Delarue (J’ai mal au dos, ma femme m’a virée, mes enfants me crachent à la gueule, mais comme j’ai un bon fond je suis plus heureux que jamais : expliquez nous, monsieur, racontez nous madame pourquoi, avec la tête que vous avez, pourquoi vous continuez à draguer). De concert, pour sauver les 62 et les 67 ans, les compères campés en frères ennemis raclent les fonds de tiroirs des exceptions culturelles du travail et finiront par promettre la lune et une retraite dorée aux handicapés patronymiques : tous les Ducon auront droit à cesser le travail à 61 ans s’ils promettent à la justice de ne pas encombrer le tribunaux pour changer de nom (putain l’effort !). Mêmes promesses de Sarko pour les victimes des Boues Rouges. Hein ? Quoi ? Les victimes sont hongroises ? Ah merde, je croyais qu’ils étaient tous venus me rejoindre en France pour toucher la retraite!

Donc, les sénateurs rament en direction du bon fillon en visionnant des heures et des heures de la célèbre émission « Toute une histoire » prématurément abandonnée par l’animateur qui confond le sucre en poudre avec le sucre cristallisé. Pour trouver au président son lot de concessions à perpétuité. Pour rouler, comme Delarue, tout le monde dans la farine. Ils ont du nez tous ces escrocs !

J’écris et dit n’importe quoi ? Ouais, mais je ne suis pas le seul.

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