Gouverner contre un peuple
dans l’hebdo N° 1123 Acheter ce numéro
Il serait bien hasardeux, en ce mardi matin parisien de grisaille et de bruine, de prédire l’avenir du mouvement social qui ébranle notre pays. Au point où nous en sommes, l’affaire est surtout psychologique. Les nombreux salariés qui se mobilisent, comme les jeunes, lycéens ou étudiants, ne puisent plus seulement les raisons de leur combat dans le caractère injuste de la réforme. C’est aujourd’hui le discours gouvernemental qui alimente principalement leur colère. Un discours de défi et de mépris que François Fillon a illustré jusqu’à la caricature, dimanche soir sur TF 1 : l’examen de la réforme « ira à son terme au Sénat » et « la réforme sera votée » , a-t-il répété, machinal. Le propos eût été recevable si le débat parlementaire avait réellement eu lieu, et s’il avait été précédé d’une véritable réflexion menée avec les représentants du mouvement