Grenoble entre deux feux
Deux mois après le discours du 30 juillet, retour dans le quartier qui a servi d’alibi au tournant xénophobe de Nicolas Sarkozy : la vague politique et médiatique s’est retirée en laissant les habitants dans l’amertume.
dans l’hebdo N° 1122 Acheter ce numéro

« Si je peux m’en payer un… » Adossé à un escalier au pied de l’imposante barre d’immeubles qui borde le quartier de la Villeneuve à Grenoble, un jeune homme conclut par ces mots le récit de sa garde à vue. Il est revenu en détail sur son interpellation violente au petit matin, après les deux nuits d’émeutes qui ont opposé des dizaines de jeunes aux forces de l’ordre les 16 et 17 juillet. Il a insisté sur les coups reçus au visage et l’arrivée à l’hôtel de police menotté, caméras de télévision braquées sur lui. Désormais « fiché au grand banditisme » malgré l’absence de charges retenues, il a retrouvé l’ennui des bas d’immeuble, ses rondes en moto et ses angoisses. Il