Aller à l’école sans voiture

Ingrid Merckx  • 4 novembre 2010 abonné·es

Tout dépend de la distance qui sépare de l’école. La solution la plus simple, quand elle se trouve dans un rayon de 1 km, c’est encore à pied ! Trottibus, Car-à-pattes, Mil’pied, Gambettobus, Galopince, Pastacaisse, Écol’o’Bus, RamasseLoustics, Écolapattes… le ramassage scolaire pédestre est plus connu sous le nom de « pédibus ». « Le Pédibus, c’est le pied ! », clame le Grand Lyon (plus de 150 lignes). Près de 400 lignes fonctionneraient quotidiennement en France avec des horaires, des arrêts et des parents accompagnant les bambins à tour de rôle (2 pour 15 en moyenne).

Que faire ?

Que ce soit à Lyon, à Lille, à Montpellier, à Brest, à Nantes, à Tremblay-en-France (93), à Saint-Gély (34), à Gières (38)… Si l’école est à plus de 20 minutes, opter pour le Vélobus : même principe, mais à vélo (2 ou 3 accompagnants pour 10 enfants, rayon de 3 km). Le système peut être mis en place dès la maternelle pour le pédibus, et dès le primaire pour le vélobus. La structure organisatrice rédige une « charte des accompagnateurs ». Seul hic : les intempéries, parfois, et l’éternel poids des cartables… On choisira alors un ramassage en calèche, comme à Auxon-Dessus, petit village près de Besançon où les élèves du primaire se font accompagner à l’école par deux juments qui ramassent les ordures au retour et passent à travers champs !

Pourquoi ?

La motivation première n’est pas l’écologie mais la sécurité : le principe du pédibus (bien connu des grands-parents qui se souviennent d’allers-retours mémorables dans la neige…) (re)naît en 1976 au Danemark, en réaction au nombre d’accidents de la route graves qui survenaient sur le chemin de l’école. Trois ans plus tard, le taux annuel avait baissé de 85 %. L’idée a fait son chemin aux États-Unis puis au Canada, en Suisse, en France… Plus de sécurité, moins de stationnement anarchique mais aussi moins de pollution (les trajets de moins de 2 kilomètres sont les plus polluants) et moins de bruit. Le pédibus défend des vertus pédagogiques : adopter un comportement responsable dans la rue, devenir acteurs de la protection de l’environnement (attention aux saisons et à l’état de la ville) et usagers précoces des modes doux (apprentissage de la signalisation). C’est également convivial : liens entre enfants, parents, animation de la vie du quartier. C’est enfin excellent pour la santé. Celle du portefeuille comprise.

Comment ?

Les partenaires indispensables : parents, élus (chargé de mission transport/environnement et entretien de la voirie), milieu scolaire (relais d’info sur l’écomobilité), associations (soutien technique : gilets réfléchissants, bracelets fluo).

Sites : www.reseaumillepattes.org, www.tousapied.org, www.carapattes.org, www.ademe.fr, www.preventionroutiere.fr, www.fubicy.fr, www.iwalktoschool.org

Pour créer une ligne : constituer un groupe de travail, établir un diagnostic, retenir la solution la plus adaptée. Durée moyenne de mise en place : 4 à 6 mois.

Le geste utile
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