Diva solaire

Dans « Klami », Djazia Satour manifeste une liberté pleine de surprises.

Meriem Laribi  • 11 novembre 2010 abonné·es

À bientôt 30 ans, Djazia Satour démarre son aventure solo après avoir été leader du groupe Mig, un incontournable de la scène électro française, pendant six ans. Dans Klami , son nouveau disque 6 titres, Djazia s’est affranchie des contraintes de style et revendique une liberté artistique totale. Des poèmes écrits en arabe et en anglais percutent des mélodies aux accents blues et néo-soul. Tantôt un groove arabe résonne au milieu d’un délicieux mélange de cordes, tantôt un souffle noir américain nous envoie swinguer à ­l’autre bout de la planète.

Un clin d’œil aux chansons protestataires des années 1970 dans « Stories » invite à l’affirmation de soi, thème transversal de Klami (« ma parole », en arabe). « Ma parole ne tarira pas, de chaque jour nouveau elle se nourrira » , chante-t-elle en arabe algérien, entourée d’une composition musicale crépitante.

Dans « Msira », le violon débat avec le chant dans un échange pugnace. Violoncelle et contrebasse ici, bendir et duff là, cette chanson a la résonance d’un match de boxe. Mais Djazia Satour, c’est d’abord une voix, pure et audacieuse, qui traverse les lisières émotionnelles. Une voix qui défie la couleur choisie, différente sur chaque morceau. Sur scène, la formation est réduite : basse, batterie, clavier et guitare entourent la diva à la présence ­espiègle, dans une mise en scène originale et pleine de surprises, notamment l’utilisation d’instruments improbables. À découvrir.

Culture
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