Les Principes, C’Est Important: Mais Faudrait Pas Non Plus Que Ça Tue Le Business

Élisabeth Badinter, «philosophe» , est cette femme, tu sais, qui naguère nous fit de sa prose (et de celle d’une poignée d’autres clercs de gros niveau) un rempart contre un «Munich de l’école républicaine» où trois collégiennes voilées (de banlieue) fomentaient, si j’ai bien compris, l’annexion des Sudètes – aaaaah, les infâmes petites salopes.

Poursuivant son juste combat (un combat «vraiment capital» , dit-elle), Élisabeth Badinter, après avoir, donc, terrassé trois collégiennes (de banlieue), s’en prend, cette fois-ci, à une éducatrice (également de banlieue) qui prétendait, l’impudente coquine, travailler voilée dans une crèche de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines): « La situation de cette petite crèche a l’air d’une petite histoire et pourtant, si l’on veut maintenir la laïcité dans notre pays, c’est un combat qu’il faut gagner» , explique Élisabeth Badinter – dans le bien connu magazine féministe Elle .

Plus généralement, Élisabeth Badinter semble considérer (voir ci-dessous) que si que tu portes un voile, Fatima, c’est que t’aimes pas trop la France, «démocratie moderne» , et que si que t’aimes pas trop la France, «démocratie moderne» , Fatima?

Tu devrais la quitter, merci – pour «gagner» plutôt «les terres saoudiennes» , où «nul ne» te «demandera de montrer» ton «visage» , où tes «filles seront voilées à leur tour» , et où ton « époux pourra être polygame et» te «répudier quand bon lui semble» .

Pour Élisabeth Badinter, «philosophe» , donc: « les terres saoudiennes» sont un endroit bien dégueulasse.

Mais dans le même temps: Élisabeth Badinter, actionnaire de référence et présidente du conseil de surveillance du groupe Publicis, ne s’offusque nullement, qu’on sache, d’avoir dans ce groupe la société Publicis Graphics, dont le site nous apprend qu’elle fait du pognon dans plusieurs pays de la région, including l’Arabie Saoudite.

Les principes ( «de laïcité» , notamment), Fatima, c’est important: mais faudrait pas non plus que ça tue le business .