Choisir le bon sapin

Patrick Piro  • 9 décembre 2010 abonné·es

Que faire ?

Et vous, c’est quoi votre totem à cadeaux ? Certains décorent une plante du logement ou un arbre du jardin : l’impact écologique est imperceptible. Mais, pour la grande majorité, le rituel du sapin est « incontournable ». Aujourd’hui, ce conifère est souvent en plastique, venu d’Asie en kit. Toutefois, si vous le conservez plus de trois ans, son bilan carbone devient en général inférieur à celui de ses congénères végétaux ! Car ces derniers, sapins ou épicéas à plus de 95 %, voyagent aussi, issus de France à 80 % (Morvan ou Jura principalement), mais aussi parfois de Belgique, du Danemark, etc.
Pour réduire l’impact écologique, préférez une provenance rapprochée. Mais cet étiquetage est facultatif. Et les arbres de Noël, considérés comme des produits agricoles, ne sont pas concernés par les labels de gestion durable (PEFC ou FSC). Des marques comme Légende du Morvan ou Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN) s’engagent à respecter des critères environnementaux, voire sociaux, lors de la culture de l’arbre. Ensuite,
on peut le replanter après les étrennes.

Mais cet argument pour cœur sensible est un peu bidon : il faut bien sûr acheter le conifère en pot, jeune, éviter qu’il souffre de la chaleur chez vous, etc. Puis il faudra un sol et un climat adéquats…
La filière d’élimination la plus courante reste donc la poubelle.
Il est cependant facile de faire mieux, en déposant l’arbre dans le bac « déchets verts » à la déchetterie, où il sera recyclé en copeaux de paillage, compost ou bois de chauffage. À condition cependant de l’avoir conservé naturel : badigeonné de fausse neige ou emballé en sac-poubelle, il ira à l’incinérateur.
Certaines communes organisent des collectes spécifiques. Depuis quelques années,
Ikea reprend votre sapin contre un bon d’achat. Une grosse ficelle attrape-clients, qui nécessite un aller-retour supplémentaire en voiture… Solidaire, en revanche, le sac à sapin Handicap International, pratique, déco et compostable, vendu au profit
des actions de l’association.

Pourquoi ?

Le geste « bon sapin », ce n’est pas pour protéger les forêts : en France, ces arbres sont issus de plantations dédiées ; et le CO2 qu’ils relâchent après élimination (s’ils ne sont pas replantés), ils l’avaient fixé auparavant dans leurs fibres – bilan neutre. Ce qui ne l’est pas, c’est l’impact global. Comme tout produit jetable, l’arbre de Noël annualisé génère une noria de camions, accroît les dépenses d’énergie, de déchets… Et, comme toute culture industrielle, celle-ci est assistée d’intrants chimiques.

Comment ?

• mescoursespourlaplanete.com (chercher « sapin »)

•  ecocitoyens.ademe.fr (rubrique « spécial Noël »)

• handicap-international.fr

• Ces sites proposent aussi d’autres idées pour un Noël écolo.

Le geste utile
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