« Quelques avancées sont possibles »

Après avoir hésité, Serge Orru, directeur du WWF-France, se rendra au sommet de Cancún. En dépit de l’échec de Copenhague, il note une progression de la prise de conscience des enjeux climatiques.

Claude-Marie Vadrot  • 2 décembre 2010
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Politis : Les ONG ont-elle échoué à atteindre leurs objectifs à Copenhague ?

Serge Orru : Non, bien au contraire, nous avons assisté à une prise de conscience commune et durable. Il n’y a plus un seul écologiste qui ne fasse pas le lien entre le réchauffement climatique et les questions sociales, au Sud et au Nord. Il y a quelques années, quand je tenais ce langage aux responsables internationaux du WWF, ils me regardaient avec de grands yeux. Maintenant ils sont d’accord et le disent.

Et cela change quoi ?

De plus en plus de citoyens se rendent compte que si nous continuons à détruire la planète pour produire de la richesse pour une minorité, nous nous préparons pour 2050 un monde entre celui de l’abbé Pierre et celui de Mad Max, avec des guerres pour le contrôle des dernières ressources naturelles. Nous ne pouvons pas nous résoudre à l’accepter, d’autant que le sommet va se dérouler dans une station balnéaire, caricature de notre civilisation avec ses gaspillages et ses inégalités.

Vos attentes, pour Cancún ?

Quelques avancées possibles sur la déforestation et des mécanismes d’aides financières pour les pays du Sud. Quant à un protocole remplaçant celui de Kyoto, ce ne sera pas avant 2011… Pour cela, nous devons pousser l’Europe à s’engager plus face à la Chine, aux États-Unis ou au Brésil.

Écologie
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