Céline, salaud …

Fallait-il, suite, semble-t-il, à l’intervention indignée de Serge Klarsfeld, bannir Céline de la liste des écrivains auxquels sera fait cette année l’honneur d’une “célébration nationale” ?

Sommes-nous là face à un acte de censure, comparable à celui de l’interdiction d’un débat avec Hessel à l’Ecole normale suite à une intervention du Crif ?

Deux affaires, à quelques jours d’intervalle, qui peuvent paraître de même nature (sur pression d’institutions et/ou de personnalités juives, deux décisions d’interdiction) et qui provoquent l’une et l’autre de prévisibles polémiques.

Il me semble pourtant que ces deux faits d’actualité ne méritent pas le même traitement.

L’interdiction de débattre faite à Stéphane Hessel, attentatoire à la liberté d’expression, est scandaleuse ; et la soumission aux desiderata du Crif — qui prétend parler au nom des juifs de France —, choquante.

Le bannissement de Louis Ferdinand Céline de cérémonies destinées à manifester l’hommage de la nation (“célébration nationale” , c’est bien ça ?) me semble en revanche tout à fait justifié.

Céline est sans doute un écrivain considérable.

Il serait inadmissible que ses livres et écrits divers fassent l’objet de censure, et il n’en est heureusement pas question.

Céline fut aussi un beau salopard, qui clamait à jet continu, dans une époque sombre où ils étaient pourchassés et envoyés à la mort, sa haine inexpiable des juifs.

Une “célébration nationale” pour cette ordure raciste, réfugiée chez ses maîtres nazis à Sigmaringen ? Il aurait fait beau voir !

Les juifs ont eu sa peau ! Klarsfeld a eu raison de s’indigner.

Il n’est du reste nul besoin d’être juif pour partager son indignation et se réjouir, ici, de ses effets.