Lecteurs, qui êtes-vous ?

Denis Sieffert  • 17 février 2011 abonné·es

Tout d’abord, un grand merci à vous tous qui avez répondu à l’enquête que nous avions commandée à l’institut Harris Interactive [^2]. Vous vous êtes pliés de bonne grâce à l’exercice, qui vous a tout de même pris une vingtaine de minutes. Ce qui n’est pas rien ! Pourquoi une telle enquête ? D’abord, parce que nous avons besoin de savoir ce que vous pensez de nous, du ton général de Politis et de chacune de ses rubriques. Cela nous est indispensable si nous voulons améliorer votre journal. Ensuite, il est utile pour nous de vous connaître sociologiquement. On peut en tirer une critique en creux : si nous avons parmi nos lecteurs trop peu de femmes (ce qui est moins le cas), trop peu de jeunes, trop peu d’ouvriers, c’est sans aucun doute qu’il y a des choses à améliorer, notamment dans le choix des sujets traités.

Enfin, troisième raison, la recherche d’annonceurs. Nous jouons avec nos lecteurs cartes sur table. Nous sommes loin d’être des publiphages, sans être tout à fait des publiphobes. Nous avons besoin, économiquement, de l’aide de certains annonceurs sélectionnés dans le respect de nos principes. Ceux que nous accueillons avec parcimonie dans nos pages évoluent dans le domaine de l’environnement ou dans les sphères culturelle et sociale. Pouvoir dire à une maison d’édition que nos lecteurs lisent beaucoup plus que la moyenne des Français est évidemment un argument. Voilà les raisons qui nous ont poussés, comme nous l’avions fait déjà en 2006, à commander cette enquête.

Quels sont les principaux enseignements que l’on peut tirer de ce questionnaire ? Vous manifestez un très fort attachement à Politis. Vous nous accordez la note de 8,3 sur 10. Politis est un hebdomadaire que « vous recommandez » , et que beaucoup d’entre vous lisent de A à Z. Tout cela nous est évidemment d’un grand réconfort. Votre fidélité réaffirmée nous est indispensable pour imaginer des projets de développement, c’est-à-dire convaincre de nouveaux lecteurs. Car il nous faut aussi lire entre les lignes : notre lectorat vieillit (49 % entre 50 et 64 ans) ; il nous faut donc gagner des jeunes lecteurs, trop peu nombreux (4 % entre 15 et 34 ans). Il nous faut aussi continuer de féminiser notre lectorat, même si le mouvement est bien engagé (46 % de nos lecteurs sont des lectrices, contre 39 % en 2006). Nous constatons également une « ouverture plus importante à toutes les catégories socioprofessionnelles » . Et, singularité pour un hebdomadaire, nous sommes très peu implantés dans la région parisienne (17 % seulement).

Les proximités politiques que vous revendiquez ne nous étonnent guère. Elles correspondent à notre image de journal de gauche de la gauche et écologiste. C’est ainsi que 57 % de nos lecteurs se disent proches du Parti de gauche ou d’Europe Écologie-Les Verts. Là encore, ces chiffres montrent que nous avons des progrès à faire. Sans renier nos engagements, davantage de débats et d’informations sur toute la gauche peut faire de Politis un journal de référence pour un spectre plus large d’opinions. Vous êtes également très engagés par votre action et par vos contributions dans le monde associatif, humanitaire et syndical. C’est aussi une caractéristique du lectorat de Politis.

Vous veillez particulièrement à vos comportements citoyens, notamment en ce qui concerne l’environnement. Vous êtes déjà 46 % (contre 21 % pour l’ensemble des Français) à posséder des équipements permettant d’utiliser des énergies renouvelables, 88 % (contre 80 %) à trier vos déchets, 78 % (contre 66 %) à choisir des produits moins polluants, et 60 % (contre 35 % pour l’ensemble des Français) à réduire l’impact environnemental de vos déplacements.

Vous avez une forte pratique ­culturelle. Vous lisez en moyenne 27 livres par an (16 pour la moyenne nationale), et 39 % d’entre vous vont au cinéma 12 fois ou plus par an. En plus de Politis, vous lisez beaucoup la presse, mais une presse exigeante. Le Diplo, le Monde, Libé, Courrier International viennent en tête, et dans cet ordre. Vous écoutez beaucoup la radio, mais vous vous méfiez de l’information télévisée.

Vous avez de plus en plus recours à des sites d’information alternatifs (69 % de ceux d’entre vous qui disposent d’un accès à Internet, c’est-à-dire 88 % de nos abonnés). Quant au site de Politis, vous n’êtes que 84 % à le connaître, et 35 % à le consulter au moins une fois par mois. En gros progrès, mais peut mieux faire ! Mais ceux d’entre vous qui le consultent régulièrement en sont déjà très satisfaits et lui accordent une note de 8 sur 10.

Au total, Politis est pour vous un « magazine différent des autres hebdomadaires » . Il correspond à ce que vous attendez d’un « magazine engagé » . On comprend après cela que vous prêtiez volontiers votre Politis autour de vous… C’est bien, mais point trop n’en faut ! Songez aussi à abonner vos amis…

[^2]: Enquête réalisée par l’institut Harris Interactive, auprès de 300 personnes, du 21 au 27 janvier 2011. Il convient évidemment de préciser que cette enquête ne s’adressait qu’à nos abonnés et qu’elle ne porte pas sur tout notre lectorat.

Idées
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