Réclamer du bio à la cantine

Pauline Graulle  • 17 février 2011 abonné·es

Que faire ?

Vous nourrissez chaque jour votre chère progéniture de bons produits bios. Seul hic, l’école. Où, bien souvent, la cantoche n’est pas un repère de gastronomes : en moyenne, 2 % des produits proposés sont bios. Si les progrès sont réels – 51 % des établissements scolaires servaient du bio en 2010 contre 46 % en 2009 –, on est encore loin du « 20 % dans les assiettes » prévu par le Grenelle de l’environnement. Un objectif pourtant pas irréaliste quand on sait que cela représente un yaourt par repas ou un repas 100 % bio par semaine… Et qu’à Mouans-Sartoux (plus de 40 % de bio dans les cantines), à Lorient (20 %) ou à Saint-Étienne (60 %), la conversion s’est faite en douceur… Alors, pour faire du bio une réalité en milieu scolaire, rien ne sert d’attendre. Parents d’élèves de toutes les écoles, unissez-vous ! Et allez prêcher la bonne parole auprès de votre maire – pour les crèches, maternelles et primaires – ou des conseillers généraux et régionaux – qui ont la main sur les plateaux de vos ados au collège et au lycée. Mieux vaut auparavant avoir déjà pris contact avec la filière biologique locale, et avoir fédéré l’équipe éducative. Pour vous faciliter la tâche, le WWF-France a lancé sa campagne « Oui au bio dans ma cantine », avec la FCPE et la Ligue de l’enseignement. Une mobilisation citoyenne qui consiste : 1) à enquêter sur la situation dans votre commune pour aider le WWF à faire un état des lieux ; 2) à envoyer un courrier (prérédigé) à votre élu ; 3) à participer aux flashmobs organisés d’ici à juin.

Pourquoi ?

Aujourd’hui en France, un enfant de 10 ans avale 81 substances chimiques par jour. Mais le bio n’est pas qu’une affaire de santé. Près d’un milliard de repas sont servis chaque année dans nos écoles : on imagine l’appel d’air que le bio à la cantine (même en quantité restreinte) pourrait représenter pour le secteur agricole bio et les producteurs locaux… Enfin, en plus de favoriser les circuits courts et non polluants, le bio oblige à cuisiner des produits frais, « donc à abandonner les plats industriels tout prêts, et à embaucher et à former les personnels dans les cuisines scolaires », ajoute Jean-Jacques Hazan, de la FCPE. Bref, avec l’introduction du bio dans les « réf’ », on gagne sur tous les tableaux : sanitaire, écologique et économique. Bien sûr, ce cercle vertueux a un prix. Reste que les matières premières ne représentent qu’un petit tiers du coût du repas. Le surcoût (environ 50 centimes par repas) n’est donc pas prohibitif, surtout si la progressivité des tarifs en fonction du quotient familial est respectée. Et puis que préfère-t-on : des haricots filandreux qui finissent à la poubelle, ou de belles carottes bios qui feront le régal des jeunes ?

Le geste utile
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