Bien choisir ses œufs

Pauline Graulle  • 24 mars 2011 abonné·es

Que faire ?

Pâques approche. La période idéale
pour vous aider à choisir vos œufs (pas ceux en chocolat, bien sûr…). Première règle
de base : ne vous fiez pas aux emballages faussement écolos, bardés de poules replètes courant dans des paysages champêtres…
En réalité, 75 % des œufs vendus dans l’Union européenne proviennent de poules élevées en batterie !

Illustration - Bien choisir ses œufs

De même, n’accordez aucun crédit aux mentions « œufs datés » ou « œufs extra-frais » : ces tours de passe-passe marketing ne veulent absolument rien dire.

Pour savoir ce qui se cache vraiment sous la coquille, il vous faut l’observer minutieusement. Vous découvrirez qu’un code y est inscrit. Ce code, rendu obligatoire en 2004 pour les œufs « circulant » dans l’Union européenne, est composé des initiales du pays d’origine (par exemple « FR » = provenance de France) d’une part, et d’un chiffre compris entre 0 et 3 d’autre part, chaque chiffre renseignant sur « l’histoire de vie » de la pondeuse (voir tableau ci-dessus).

Avec ces simples informations, vous pourrez acheter vos œufs aussi bien au supermarché qu’en vrac au marché du coin, en toute connaissance de cause.

Pourquoi ?

L’œuf est un aliment très prisés par les Français, qui en consomment en moyenne 250 par an. C’est aussi un repas pour périodes de crise, deux œufs contenant autant de protéines qu’un steak, pour beaucoup moins cher… Choisir les « bons » œufs (catégorie 0 ou 1) est donc une démarche de gourmet, l’œuf n’étant que le reflet de la poule… L’œuf bio, tout particulièrement, contient plus de qualités nutritives. Mais c’est aussi un geste d’humanité quand on sait que les pauvres poulettes élevées en batterie (plus de 30 millions en France, soit 8 poules sur 10) passent leur vie entière dans une cage dont la taille équivaut à une feuille de format A4, sans jamais voir ni la lumière du jour ni le moindre ver de terre ! Leur sort est si cruel que même les pires représentants de la malbouffe comme McDonald’s ou Carrefour ont abandonné l’utilisation et la vente d’œufs de poules élevées en cage… Et que l’Allemagne devrait ne plus produire du tout d’œufs en batterie à partir de 2012.

Seul frein à l’achat des œufs de première catégorie : le prix. Normal, une poule pond 300 œufs par an dans le circuit industriel, contre 200 dans le circuit bio. Un œuf de catégorie 0 peut donc coûter jusqu’à deux fois plus cher qu’un œuf de premier prix. Mais c’est le prix à payer pour avoir la conscience – à peu près – tranquille.


Comment ?

Téléchargez le Guide du consommateur dur à cuire – Choisir les bons œufs,
édité par la Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF).

Le geste utile
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