Donner son sang

Ingrid Merckx  • 14 avril 2011 abonné·es

Que faire ?

Disposer de 45 minutes et ne pas prévoir de sport intensif dans la foulée. Seuls 6 % de la population sont dits donneurs universels (O), et 3 % receveurs universels (AB+), mais les besoins concernent tous les groupes sanguins. En France, le don de sang est régi par plusieurs principes : l’anonymat (seul l’Établissement français du sang [ESF] connaît l’identité du donneur et du receveur), le bénévolat, le volontariat et la gratuité. Il faut avoir entre 18 et 70 ans, et peser au moins 50 kg. Le don est proscrit dans les cas suivants : grande fatigue, anémie, diabète insulinodépendant, épilepsie, maladies transmissibles par le sang (syphilis, hépatites, VIH), pour les personnes ayant subi une transfusion ou une greffe, qui se sont injecté des drogues, pour les femmes enceintes jusqu’à six mois après l’accouchement, pour les personnes sous protection légale (tutelle ou curatelle) et si l’on a séjourné en Grande-Bretagne plus de 12 mois entre 1980 et 1996 (vache folle !). Il faut attendre 1 à 15 jours après le traitement d’une carie, une grippe ou une gastro-entérite, une prise d’antibiotiques ou de corticoïdes, et 4 mois après un piercing, un tatouage, une opération, un voyage dans un pays impaludé, un changement de partenaire sexuel et le dernier rapport non protégé. Choquant : les homosexuels masculins ne peuvent pas donner leur sang. Et les TDR (tests de dépistage rapide), alors ?

Pourquoi ?

Par solidarité. 85 % de la population sont très favorables au don du sang mais 4 % passent à l’acte. Or, les besoins augmentent. Près de 10 000 dons sont attendus par jour. L’allongement de l’espérance de vie entraîne une augmentation des maladies nécessitant une transfusion, et les traitements par chimiothérapie lourde utilisent une grande quantité de produits sanguins. Le sang est indispensable dans des situations d’urgence (grands brûlés, hémorragies, obstétrique, interventions chirurgicales), et pour des usages chroniques : hémophilies, thérapie cellulaire, cancers. C’est un produit rare, précieux et périssable.

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Comment ?**

  • Quatre étapes : l’inscription, l’entretien confidentiel avec un médecin, le prélèvement et la collation. On prélève entre 400 et 500 ml de sang. Une femme peut donner son sang 4 fois par an, un homme 6 fois, avec un délai d’au moins 8 semaines entre chaque. Le plus fréquent est le prélèvement total de sang, mais on peut aussi faire un don ciblé de globules rouges, plaquettes, plasma, moelle osseuse ou sang placentaire.

  • Où : trouver la collecte la plus proche sur le site de l’EFS ou, depuis le 31 mars, sur son i-phone ; sinon, dans les hôpitaux et les centres de santé.

  • Collation : indispensable pour éviter un malaise, et pas désagréable : de grands chefs s’associent parfois à des journées don du sang et offrent des surprises du type croustillant chocolat noisette, pain masqué suédois, sushi de thon, pipette de tomate et mozzarella, moelleux de volaille à la pistache et vinaigrette truffée…

Le geste utile
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