La mémoire des barbelés
La photographe Nicole Bergé arpente le camp de Rivesaltes, où furent enfermés les « indésirés » des Républiques et de Vichy. Elle en tire une très belle exposition. Visite guidée.
dans l’hebdo N° 1153 Acheter ce numéro
Nous sommes à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, non loin de la frontière espagnole. La photographe Nicole Bergé ^2 nous a donné rendez-vous près des éoliennes, face aux stèles. Des stèles, il y en a, devant le camp Joffre. À chacun la sienne, plus ou moins imposante, le long de la route. Juifs, Espagnols, gitans, harkis. Il y a ceux qui ont failli ne pas l’avoir, comme les sans-papiers. Et ceux qui ne l’ont pas eue : soldats allemands, Algériens du FLN, militaires de Guinée ou d’Indochine… La liste s’étire comme le camp s’étale. Sur ces 600 hectares de garrigue, tous n’ont pas été logés à la même