Repeindre en peinture bio

• Que faire?

Et si vous troquiez votre grand nettoyage de printemps contre une petite session travaux ? Avec un défi : repeindre votre intérieur tout en bio, des murs jusqu’au plafond. D’abord, choisir les bons matériaux. Pour tendre vers des murs 100 % naturels (du moins en surface), optez pour des pinceaux à manche en bois et poils de soie naturelle (il n’existe ni pinceaux ni rouleaux bios), et de l’enduit bio « tout fait » (bientôt disponible dans le réseau Biocoop, par exemple).

Ensuite, trouver la peinture. Attention, les magasins grand public, type Leroy Merlin ou Bricorama, vendent des peintures certes sans solvant, mais qui restent chimiques, donc nocives. Ne vous laissez donc pas berner par les labels genre « NF environnement ». Pour être certain d’acheter de la peinture 100 % naturelle, voici quelques marques de référence : Biofa, Ecofa, Nature et harmonie, Tassili ou Kredezeit (les pionniers de la peinture bio sont allemands…). Chaque gamme existe en mat ou satiné. Et concernant les teintes, Tassili ou Biofa ont un nuancier un peu plus large que les autres (environ 500 couleurs). Quant au prix, une peinture bio coûte l’équivalent d’une gamme moyenne de peinture dans le commerce classique. Les plus créatifs peuvent aussi s’amuser à fabriquer eux-mêmes leur peinture en mélangeant de l’eau et de la chaux ou de la caséine, en ajoutant les pigments.

Enfin, passer à l’action, la pose d’une peinture bio n’étant pas très différente d’une peinture glycéro (léger ponçage de vos murs, enduit, éventuellement pose d’une sous-couche…). Seule contrainte – puisque les peintures monocouches recèlent des accélérateurs de séchage (pétrole, solvants) très nocifs –, « il faut passer deux couches, et des couches très fines, sinon ça ne sèche pas bien, précise Corinne Picard, vendeuse conseil chez les Nouveaux Robinson, à Montreuil. Ensuite, attendre 12 heures entre deux couches de peinture à l’eau, 24 heures pour la peinture à l’huile. Mais c’est ça aussi, l’esprit bio : prendre son temps quand le monde va trop vite ! »

• Pourquoi?

Hypocondriaques, fermez vos écoutilles ! Chaque jour (et surtout la nuit !), nous inhalons des dizaines de composés organiques volatiles (COV) émanant des peintures de nos chambres, meubles, etc., et qui, à la longue, sont cancérigènes. Ces COV se retrouvent dans les solvants qui servent à fluidifier la peinture à l’huile (comme le White Spirit, à bannir absolument), mais aussi la peinture à l’eau (éthers de glycol). On les trouve également dans les pigments de peinture qui contiennent plomb, cobalt, et cadmium, reconnus comme toxiques. La peinture bio, réalisée à partir d’écorce d’agrumes, de talc, de craie, ou d’huile de lin, est évidemment beaucoup moins nocive pour la santé et pour l’environnement.

• Comment?

www.biofa.fr

www.ecofa-habitat.com

www.natureetharmonie.fr

www.ecodis.info (pour feuilleter le catalogue de Kreidezeit)

www.lesoriginesdelapeinture.com (pour Tassili)