Compter les oiseaux

Claude-Marie Vadrot  • 2 juin 2011 abonné·es

Que faire ?

Après avoir fait l’acquisition d’une paire de jumelles, se lancer dans l’observation des oiseaux. En commençant par ceux que l’on croit connaître puis en augmentant progressivement la difficulté ; donc en pourchassant des yeux ceux que l’on n’a jamais vus auparavant. Un livre d’identification sous le coude pour les débutants. Une « chasse » aussi passionnante et féconde à la campagne que dans un jardin ou en ville, dans les parcs et les squares. Tout simplement parce que les oiseaux, contrairement à ce que pensait le célèbre dessinateur Chaval, ne sont pas des cons. Ils choisissent de plus en plus souvent de vivre en ville pour échapper aux produits toxiques que trop d’agriculteurs continuent de répandre dans la nature. Donc les oiseaux sont de plus en plus nombreux à venir se réfugier dans les espaces urbanisés et se prêtent d’autant plus à l’observation que cette migration modifie souvent leur « distance de fuite », c’est-à-dire le moment où ils s’envolent quand on les approche.

Pourquoi?

Pour un plaisir qui grandit au rythme des découvertes. Voir un faucon crécerelle sur Notre-Dame de Paris, sur le château d’eau de l’université de Pessac, à Bordeaux, ou sur une tour de la Part-Dieu, à Lyon, procure des sensations particulières. Comme suivre dans un parc lillois ou nantais la pérégrination du rouge-gorge, du verdier ou du pinson, ou encore de compter le nombre de vanneaux huppés interrompant leur vol migratoire sur un champ de colza où, hélas, ils ne trouvent pas grand-chose à grignoter. Ces observations se révèlent toutes utiles à la connaissance de la biodiversité dans un pays consacrant peu d’argent à son étude. Pour savoir si, comment et pourquoi les moineaux ou les hirondelles disparaissent des villes, il faut les compter. Les observations des amateurs permettent de pallier le manque de moyens et la disparition des ornithologistes professionnels. La Ligue pour la protection des oiseaux vient de lancer pour la deuxième fois une grande campagne intitulée « Devine qui vient nicher chez moi ». Enquête participative qui lui permet, comme au Muséum national d’histoire naturelle, de recueillir des données sur la présence et le nombre des espèces les plus connues et les plus faciles à identifier. Mises bout à bout, les observations permettront de faire le point sur le devenir des oiseaux, qu’ils soient minuscules ou emblématiques comme les grands rapaces ou les grues cendrées.

Attention, l’observation et le comptage des oiseaux deviennent vite une véritable addiction…

Comment?

-Pour participer aux observations : 

www.springalive.net

www.atlas-ornitho.fr

www.ornitho.fr/oiseauxrares  

www.lpo.fr

-Un bon guide : le Guide des oiseaux de France et d’Europe , Roger T. Peterson, Guy Mountfort, P. A. D.  Hollom et paul Géroudet, ou le Photo guide des oiseaux d’Europe , John Gooders et Guilhem Lesaffre, tous les deux publiés par Delachaux et Niestlé. Ou encore l’inusable les Oiseaux de France , Jean-Claude Chantelat, Solar.

Le geste utile
Temps de lecture : 3 minutes