Économie sociale et solidaire : « Nous sommes à un tournant de l’histoire »

Réunis du 17 au 19 juin aux États généraux de l’économie sociale et solidaire, à Paris, des centaines d’acteurs du secteur ont partagé leurs expériences. Derrière Claude Alphandéry, Stephan Hessel ou Edgar Morin, ils nourrissent l’espoir qu’un élan politique consacre une autre économie.

Erwan Manac'h  • 20 juin 2011
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Économie sociale et solidaire : « Nous sommes à un tournant de l’histoire »

Le palais Brongniart fourmille. Durant trois jours, ces 17, 18 et 19 juin, l’économie sociale et solidaire s’était donné rendez-vous dans l’ancienne Bourse de Paris. Trois jours d’« États généraux » pour donner un élan aux solutions développées localement pour « produire, consommer et décider autrement » . « L’initiative a été impulsée par 12 responsables de grandes structures en octobre 2010, jusqu’en mai 2012 , explique Grégoire Lechat, administrateur du Labo ESS qui organisait l’événement. Il s’agit de convaincre les décideurs de sensibiliser un public plus large et de faire de l’ESS un sujet central de la présidentielle. »

Le forum s’est ouvert avec trois figures de la résistance : Edgar Morin, Stéphane Hessel et Claude Alphandéry estiment que la crise de la finance mondiale, « un tournant de l’histoire » , impose plus que jamais la nécessité d’une économie à visage humain.

Dans les augustes couloirs du palais Brongniart, on croise surtout les porteurs de projets. « L’objectif est aussi de faire des rencontres, d’échanger des pratiques et des contacts » , explique tout sourire Anthony Marque. Cet étudiant en master ESS, chargé d’orienter la foule à l’entrée du débat inaugural, vient de croiser le vice-président de son Conseil régional.

En six mois, 400 « cahiers d’espérances » ont été rassemblés pour faire raisonner les initiatives locales. « Il s’agit surtout de mettre en avant des structures isolées qui portent de réelles solutions » , explique Kévin Wauthier, du Labo de l’ESS. « L’ESS représente 10 % du PIB, 12 % de l’emploi mais elle n’est par reconnue » , estime Grégoire Lechat.

Des crèches associatives aux jardins partagés en passant par le commerce équitable, « le rassemblement de l’économie sociale et solidaire est un long et puissant mouvement qui ne s’arrête pas à un coloque de trois jours » , veut croire Claude Alphandéry, président du Labo de l’ESS. « On ne sait pas à quel moment l’histoire va basculer , insiste Edgar Morin. Mais pour cela, il faut se mettre en mouvement ».

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