EELV en bonne position

Patrick Piro  • 2 juin 2011 abonné·es

**Politis : La motion de Cécile Duflot est arrivée largement en tête. Une maturation du mouvement ?

Daniel Boy :** En tout cas, les écolos sont dans une période d’apaisement : ils ont enfin trouvé une secrétaire nationale suffisamment médiatique vis-à-vis de l’extérieur, et expérimentée dans la conduite du parti.

Y a-t-il menace de récupération d’EELV par les anciens Verts, à l’image du NPA, dont l’expérience d’ouverture a échoué ?

Dany Cohn-Bendit critique une bureaucratisation de la direction et le faible appétit de celle-ci pour son idée de coopérative d’adhérents. Mais il n’est pas très convaincant : les militants ne voient pas en Cécile Duflot une dirigeante autoritaire, et sa motion ne laisse transparaître aucune défiance envers les coopérateurs. Et, quoi qu’on en dise, l’attelage EELV ne fonctionne pas trop mal, porté par une incontestable réussite électorale – ce qui n’est pas le cas du NPA, qui fait du surplace.

Les écologistes sont-ils en mesure de placer haut la barre dans leurs négociations avec les socialistes ?

Ils sont en assez bonne position, cette fois-ci : de bons résultats électoraux, un parti consolidé, la pression de l’accident de Fukushima, etc. Il leur reste néanmoins à éviter l’échec à leur primaire de désignation pour la présidentielle de 2012 – par exemple, un résultat trop serré entre Eva Joly et Nicolas Hulot, qui laisserait le parti coupé en deux.

Pourraient-ils renoncer à une candidature à la présidentielle, hypothèse qui circule ?

Je n’y crois pas, EELV prendrait le risque d’une explosion tant l’autonomie politique est devenue un de ses traits identitaires. Certes, la question pourrait être soulevée dans une situation exceptionnelle – le risque d’élimination de la gauche après le premier tour –, mais elle serait très délicate à résoudre.

Publié dans le dossier
Places de la résistance
Temps de lecture : 2 minutes