PCB : vers un nouveau scandale ?

Ces isolants industriels utilisés pendant soixante ans sont présents dans la plupart des cours d’eau. Une pollution irréversible dont on ignore encore l’ampleur.

Nicolas Séné  • 30 juin 2011 abonné·es

Les PCB, pour polychlorobiphényles, sont plus connus sous le nom de pyralènes. Ils furent utilisés dans l’industrie à partir des années 1930 comme isolants dans les transformateurs électriques et les condensateurs, comme lubrifiants dans les turbines, ou bien encore entraient dans la composition des huiles et des peintures. La France a attendu février 2008 pour adopter un « plan national d’action visant à améliorer la connaissance, la surveillance et la gestion des PCB » .

Très peu biodégradables et non solubles dans l’eau, les PCB se retrouvent aujourd’hui dans les sédiments des fleuves et rivières et dans les tissus graisseux des poissons. Chez les personnes contaminées, ils sont stockés dans les graisses et dans le lait maternel. Ils peuvent provoquer des effets cancérogènes et perturbent le système endocrinien.

En 2007, des arrêtés préfectoraux ont interdit la consommation et la commercialisation de nombreuses espèces de poissons partout en France. D’après les documents officiels disponibles, le suivi s’exerçait sur 104 sites en 2009, ne couvrant pas la totalité des rivières.

L’interdiction de la mise sur le marché des appareils contenant des PCB est intervenue en 1987. La pollution a donc duré près de soixante ans, et il a fallu encore vingt ans pour mettre en place ce plan national qui ne couvre pas toutes les zones. La question demeure donc posée : quelle est la réalité de la pollution aux PCB en France ?

Écologie
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