Créer une « zone de gratuité »

Jeanne Portal  • 21 juillet 2011 abonné·es

Que faire ?

Ni fric, ni troc. Cette idée vous tente ? Vous serez donc séduits par les marchés sans argent, plus connus sous le nom de « zone de gratuité ». La règle est simple : il n’y en a aucune. À l’occasion de ces événements, chaque personne peut donner ce qu’elle veut, prendre ce quelle désire, donner sans prendre, prendre sans donner, etc. Pour réaliser cette « utopie du no fric », il vous faut tout d’abord faire connaître l’événement par voie d’affichage et par le bouche-à-oreille. Un partenariat avec le service reprographie de votre ville vous permettra de disposer d’affiches de qualité. Une fois la communication assurée, il faut vous occuper du terrain légal. Il est en effet nécessaire d’avoir une autorisation de la mairie qui vous permettra, par un arrêté, de fermer la zone à la circulation, ou de rendre possible l’ouverture de locaux, et éventuellement – si la mairie est coopérative – de bénéficier du prêt de matériel (chaises, tables, etc.). À l’image des vide-greniers et des brocantes, il vous suffit ensuite d’installer des tables pour permettre à ceux qui le veulent de déposer ou prendre ce qu’ils souhaitent. Chacun peut apporter pour l’occasion des livres, des habits, des chaussures, des casseroles, des jouets, des tableaux… Tout ce dont il ne veut plus. Pour rendre l’événement encore plus attractif, il est conseillé d’organiser en parallèle des ateliers animés, des points de restauration gratuits (où chacun est invité à amener quelque chose), etc.

Pourquoi ?

Mieux qu’un vide-grenier, qu’une brocante ou que des « puces », les « zones de gratuité » permettent, comme leur nom l’indique, de répondre à des besoins gratuitement. Elles sont également l’occasion de se débarrasser de ce que l’on ne veut plus et récupérer ce qui nous fait envie. À la différence des puces, l’emplacement n’est ni nominatif ni payant. Mais les zones de gratuité sont bien plus qu’un simple événement où l’on peut trouver notre bonheur sans bourse délier. Ces initiatives pointent du doigt la consommation abusive et notre système économique, qui sacralisent le seul échange marchand. Dans une période de crise et de baisse du pouvoir d’achat, les « zones de gratuité » permettent d’envisager une autre approche de la consommation : la valeur marchande est remplacée par le principe du donner-recevoir. Dans un contexte de liberté absolue et de fête, ces événements sont aussi le prétexte aux partages, aux échanges et aux rencontres.

Comment ?

Quelques blogs et sites Internet témoignent de leur expérience de « zone de gratuité » :

-http://zonedegratuite.hautetfort.com

-http://jeuxgrandis.blogspot.com

Le geste utile
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