Un pays en quête d’alternatives

Le sionisme a tourné au nationalisme pur et dur, et la société israélienne cède au raidissement politique et au repli sur soi. Reportage de Dominique Vidal et Michel Warschawski.

Michel Warschawski  et  Dominique Vidal  • 21 juillet 2011 abonné·es

«Tsunami », le mot est en vogue ici. Rien à voir avec le Japon ni une quelconque catastrophe naturelle. Pour les médias israéliens, ce terme englobe les Intifadas arabes, le rapprochement Fatah-Hamas et la possible admission de l’État de Palestine aux Nations unies. Du Premier ministre au chauffeur de taxi, chacun sent que l’isolement croissant d’Israël menace de le priver de son « assurance-vie » américaine. Pourtant rien n’avance, sauf la colonisation de la Cisjordanie. Le rêve de Theodor Herzl va, vertige un rien suicidaire [^2], dans le mur — l’expression s’impose — sans que la moindre alternative n’apparaisse. Pourquoi ? L’invocation du sionisme et du décervelage médiatique ne suffit pas à répondre.
 « L’alternative existe, et chacun la connaît, assure Gadi Algazi, mais personne ne la porte. » Le café-librairie où nous accueille l’un des premiers refuzniks de l’histoire d’Israël, devenu trente ans plus tard directeur du département d’histoire de l’université de Tel-Aviv, porte le nom de l’ex-capitale de la Palestine : Jaffa. Ce qui lui reste d’arabité résiste à la « boboïsation », à la fois gentryfication et judaïsation.
 « Trois faits majeurs expliquent l’impasse : d’abord, il s’agit d’un conflit colonial dans toute sa profondeur et son caractère tragique (qui ne se résout pas par un simple compromis territorial entre États) ; ensuite, Israël y a longtemps bénéficié d’un rapport de forces écrasant (et il faudrait qu’il le soit moins pour contraindre ses élites à rendre ce qu’elles ont pris) ; enfin notre système n’est pas obsolète, comme le vôtre lors de la guerre d’Algérie, mais ultramoderne. »


Le traumatisme du génocide


Et Algazi de souligner la faculté d’adaptation du vieux capitalisme « en habits soviétiques » d’avant la guerre de 1967, dorénavant « colonial et digital »  : main-d’œuvre palestinienne remplacée par des quasi-esclaves non juifs, création d’un marché cisjordanien captif, absorption réussie d’un million et demi d’ex-Soviétiques, surexploitation de la main-d’œuvre ultra-orthodoxe des colonies [^3] et avance high-tech …
Les journalistes français, écrit sans rire Guy Millière, « participent à la préparation d’un nouveau génocide » car « à la haine exterminationniste à l’encontre des Juifs s’est substituée une haine exterminationniste envers l’État du peuple juif [^4] ». Aux limites du cas psychiatrique, ce néoconservateur révèle une deuxième clé de l’autisme israélien : le traumatisme naturel du génocide et la hantise qu’il se reproduise.
Crainte irrationnelle, dira-t-on : Israël dispose du monopole atomique au Proche-Orient. Et le monde arabe propose depuis dix ans à Tel-Aviv une normalisation complète en échange de la décolonisation de 22 % de la Palestine historique. Mais la peur échappe à toute rationalité, surtout quand éducation, médias et classe politique l’alimentent sans cesse… 
Cette mémoire manipulée, le cinéaste Eyal Sivan l’analyse dans Izkor (Souviens-toi !). Depuis, Idith Zertal a écrit la Nation ou la mort  [^5]. Cette professeure d’histoire à l’université de Bâle n’y va pas par quatre chemins : « Israël se sert des six millions de victimes du judéocide comme d’un “bouclier humain” — un énorme barrage qui non seulement ne nous protège pas, mais nous rend aveugles face au monde, à la réalité, et surtout aux droits des autres, à ce que nous infligeons aux Palestiniens. »
 Depuis le procès Eichmann ? « Non ! Ce processus date de bien avant : de 1948. Mais ça, c’est une “vieille histoire”. Nous ne détenons pas le monopole d’une telle exploitation : tous les peuples se définissent par leurs désastres nationaux et se reconstruisent grâce à eux — ils en tirent une politique de légitimation. » Mais, ajoute Zertal, « nos  catastrophes à nous n’ont vraiment pas d’équivalent dans l’histoire ». 



La souffrance de l’Autre


Bien des jeunes « en ont “ras-le-bol” et l’expriment surtout par un humour féroce… » Saine réaction, pense l’historienne, qui trouve «  désespérant » que « cette mémoire hypertrophiée de notre catastrophe nous rende aussi insensibles à celle de l’Autre, immoraux. Tant que nous ne parviendrons pas à reconnaître, à enseigner, bref à partager le drame de la Nakba [^6], la rédemption ne viendra pas, et nous ne trouverons pas de solution entre égaux à notre tragédie ».
 Le Palestinien Edward Saïd n’avait-il pas développé la même idée à l’envers [^7] ? « 1948-2011 : 63 ans, c’est l’âge de la sagesse, des comptes qu’on doit rendre, surtout à soi-même, poursuit Zertal. Non seulement nous refusons de le faire, mais nous votons une loi négationniste pour interdire de commémorer la catastrophe palestinienne et même d’en prononcer le nom, Nakba : c’est hallucinant, et cela m’indigne, profondément, comme dirait Stéphane Hessel »
 Et la religion ? « Elle ne joue pas grand rôle dans nos blocages, tranche l’historien américano-israélien Daniel Boyarin. Elle sert seulement d’argument. » Cet homme à la barbe fleurie enseigne la culture talmudique à l’université de Berkeley. Longtemps, insiste-t-il, les religieux s’opposèrent au mouvement sioniste   : impossible de créer un État juif avant le retour du Messie. Les circonstances historiques — génocide, guerre, naissance d’Israël — les amenèrent à céder aux avances des autorités — du refus de David Ben Gourion de doter le nouvel État d’une Constitution à l’acceptation par ses successeurs des exigences des haredim (ceux qui craignent Dieu)…



La reconnaissance impossible


Mais le « sionisme religieux » ne se bat-il pas aux avant-postes de la colonisation ? « Parce qu’il s’agit avant tout d’une forme de nationalisme. C’est lui, et non le judaïsme, qui inspire la politique menée ici depuis des décennies. » Qui, des religieux ou des sionistes, a instrumentalisé l’autre ? « De cette double prostitution, comme disait Yeshayahou Leibowitz, les sionistes ont le plus profité. » La grande majorité des Israéliens est laïque. Sauf que les athées pensent : « Dieu n’existe pas, mais il nous a donné la Terre d’Israël. » Le vrai blocage, résume Boyarin, réside dans « le besoin des Israéliens de se considérer toujours dans leur bon droit. Impossible, donc, de reconnaître qu’ils ont fait des choses terribles aux Palestiniens. Tant qu’ils ne se l’avoueront pas et ne s’excuseront pas collectivement, toute alternative aura du mal à prendre corps… »


« Ashkénazes » et juifs « orientaux »

Pour définir Israël, Pierre Renno, docteur en sciences politiques, préfère au concept de « théocratie » celui d’ « ethnocratie », cher au géographe Oren Yiftachel [^8] : en l’occurrence, l’hégémonie des Juifs d’Europe, dits « ashkénazes ». Si le « nouveau sociologue » Shlomo Swirski n’aime pas ce concept, il écrivit pourtant le premier livre consacré aux Juifs « orientaux ». Chassés des États arabes ou« importés » par le jeune État en quête d’ouvriers et soldats, ces Mizrahim parqués dans des camps de toile puis des villes « de [sous-] développement », subirent discriminations et humiliations.» « L’incendie qui couvait depuis longtemps enflamma en 1959 le quartier, autrefois arabe, de Wadi Salib, à Haïfa. Dix ans plus tard, le mouvement donna naissance au mouvement israélien des Balck Panthers » Pourquoi ne déboucha-t-il pas ? « L’establishment le réprima, puis l’enterra par des commissions et finalement l’acheta » : aux coups de matraque succédèrent des promesses, quelques logements neufs et quelques emplois. La droite sut promouvoir des dirigeants mizrahim locaux et s’emparer ainsi de nombreuses municipalités : Meir Chetrit à Yavne, David Levy à Beit-Shean ou encore Moche Katsav à Kiryat Malachi. Ces dirigeants, venus de la base, deviendront  ministres quand le travaillisme s’écroulera.



Les erreurs du parti travailliste


Au pouvoir depuis les années 1930, le Parti travailliste paiera très cher ce racisme-là : le 17 mai 1977, la droite, emmenée par Menahem Begin, prendra le pouvoir, avec les trois quarts des voix orientales. Que jamais la « gauche », à l’exception de Rabin en 1992, ne reconquerra — le Likoud devra néanmoins le partager avec le parti ultraorthodoxe Shas. « Voilà la faiblesse majeure du socialisme israélien : sa base ethnico-sociale réduite. L’avenir de la “gauche” passe par de nouvelles convergences avec les Palestiniens… et entre Juifs. »
 Une fois évanoui l’idéal socialiste des origines, quel ciment relie les morceaux de cette société-mosaïque, qui n’en finit pas de se défaire [^9] ? « Le conflit, répond Lev Grinberg. L’“israélitude” ne se définit plus que par le bras de fer avec les Palestiniens : être tué par eux ou les tuer. » Le professeur d’économie et de sociologie à l’université Ben-Gourion de Beersheva paraphrase le proverbe : « Dis-moi qui tu combats, je te dirai qui tu es… »
De quoi désespérer… Attablé dans le vieux café Mazaryk, à Jérusalem, Ilan Greilsammer incarne la lassitude des intellectuels de la gauche sioniste — seule le réconforte la réussite artistique de ses enfants. « Les Juifs arabes, les religieux et les Russes votent à droite. Leurs griefs contre travaillistes et Meretz se transmettent de génération en génération. Quelle base nous reste-t-il ? Une partie de la bourgeoisie ashkénaze vieillissante, qui, de surcroît, se reconnaît plutôt dans le parti Kadima. »
 Quant à l’électorat arabe, le professeur de science politique à l’université Bar-Ilan se l’aliène — s’en rend-il compte ? — en persistant à qualifier la Nakba de « tragédie inévitable ». (Coïncidence : la veille, Amnon Raz, de l’université de Beersheva, relevait justement que cette affirmation remplaçait la négation de l’expulsion, indéfendable après les travaux des « nouveaux historiens »). Surprise : de dépit, Greilsammer en vient à miser sur des « sanctions extérieures ». Stupéfait par sa propre audace, il se rétracte : « Mais écrivez bien que je suis contre le boycott ! »


Le choix de Ben Gourion


Zeev Sternhell, éminent spécialiste — entre autres — du « sionisme socialiste », professeur émérite de l’université hébraïque de Jérusalem : « Le Parti travailliste dégénère dès les années 1960, quand Ben Gourion s’allie aux partis centristes, religieux et laïques, plutôt qu’au Mapam [sioniste dit de gauche, ancêtre de l’actuel Meretz, NDLR]. Il n’avait pas d’autre projet de société que de fournir à l’État de quoi se construire et se défendre, dans une société de marché aveugle aux besoins de l’individu. » Sa formation perdit ses « bases sociales objectives », mais aussi, après 1967, « ce qui aurait pu la distinguer de la droite : elle s’aligna sur l’idéologie nationaliste et lança la colonisation des territoires occupés ». 
Après la « raclée » de 1977, Sternhell et ses amis adhèrent au Parti travailliste dans l’espoir de le rénover. « Quand je relis notre programme d’alors, c’est à en pleurer : il n’y a pas une ligne à changer. » Et de revivre le discours qu’il tint à un Congrès médusé : « Ces drapeaux rouges qui ornent la tribune, ou vous les prenez au sérieux, ou vous les enlevez ! » Peine perdue : les dirigeants travaillistes israéliens ne sauront pas s’inspirer de François Mitterrand, qui — avec force discours de gauche — conduira le Parti socialiste de la défaite de 1969 [^10] à la victoire de 1981. Ehoud Barak, au contraire, laisse exsangue le parti qu’il quitte : 8 députés sur 120, plus les 3 du Meretz.



Des lois « fascisantes »


Et si à quelque chose malheur était bon ? L’absence d’une machine électorale à récupérer les espoirs de réforme et de paix pour mieux les trahir ensuite représente-t-elle vraiment une faiblesse ? Prometteur apparaît le bouillonnement de mouvements nouveaux et originaux (voir l’article ci-dessous), ignorés à l’étranger. Côté français par exemple, à part l’AFP, seuls cinq médias (TF 1, France 2, Radio France, le Figaro et le Monde ) se paient encore un correspondant permanent, trop focalisé sur le conflit pour s’intéresser à la société israélienne. Les sujets brûlants ne manquent pourtant pas…
Ainsi l’Assemblée de la « seule démocratie du Proche-Orient » se dote-t-elle, depuis quelques mois, d’un arsenal juridique qu’ailleurs on qualifierait de « fascisant », et qui vise directement ou indirectement ses citoyens arabes. On y trouve, pêle-mêle, restrictions du financement des ONG, interdiction de la commémoration de la Nakba pouvant entraîner des sanctions financières, limitation de la location ou de la vente de terres à des « étrangers », possibilité pour des communautés rurales de refuser des « candidats inadaptés » (sic), révocation de la citoyenneté pour espionnage ou trahison (aux définitions très floues), remise en cause des « privilèges » des parlementaires suspects de certains « crimes », etc.
Dans la ville basse de Haïfa, une porte blindée protège les bureaux de l’association Adalah, qui combat ces lois pied à pied [^11]. Pour Hassan Jabareen, son directeur général, elles « légalisent des discriminations existantes et, pis, légitiment la violence raciste — du quasi “pogrom” de Saint-Jean-d’Acre en 2008 à l’agression, à la Knesset en 2010, contre la députée Haneen Zoabi, de retour de la “Flottille de la paix”. Au point que nombre de sionistes, à gauche et parfois à droite, s’insurgent, par attachement aux libertés ou souci de l’image d’Israël à l’étranger ». 



Dégager un front judéo-arabe


Cet avocat aussi brillant que chaleureux balance entre pessimisme et optimisme. « Ce gouvernement veut exploiter sa victoire sur le terrain en exigeant des Palestiniens, à travers la reconnaissance du caractère juif de l’État, qu’ils renoncent à leur citoyenneté » — au passage, Jabareen réfute l’idée que le « petit Israël » serait un régime d’apartheid [[ Cf . « Bien pire que l’apartheid » : http://www.france-palestine.org/article17493.html
]]. Mais optimisme quand même car « les révolutions arabes interdisent aux dirigeants palestiniens, quels qu’ils soient, de capituler. Elles ont déjà amené Fatah et Hamas à se réunifier, encouragé la vague de reconnaissance de l’État et relancé, ici, le mouvement antiraciste ». Qui aurait imaginé, voici quelques mois, des centaines d’artistes boycottant les colonies, des dizaines de milliers de manifestants pour le retour aux frontières de 1967, des pétitions rassemblant dans le même but d’anciens diplomates, généraux et autres ex-chefs de services secrets ?
Longtemps dirigeants du Parti communiste israélien (PCI), Joseph Algazy et Léon Zahavi vécurent tous deux douloureusement la scission de 1965 entre les « sionistes » du Maki et les « pro-arabes » du Rakah. Le premier regrette cette division, estimant qu’elle a « durablement affaibli la seule formation judéo-arabe »  ; l’autre juge qu’elle était « inévitable pour défendre le droit des deux peuples à l’autodétermination ». Vieille querelle ou quadrature du cercle : comment faire converger les « fronts » juif et arabe ?
 À gauche, on parle beaucoup de lui. Le député communiste Dov Hanin nous attend au très branché café Schweitzer de Tel-Aviv. Grand, poignée et regard francs, il cite volontiers Gramsci : aux dernières élections municipales, sa stratégie de conquête de la société civile a drainé ici plus du tiers des suffrages — et les trois quarts de ceux des jeunes. Partie à l’assaut d’un cacique travailliste, sa liste « Cité pour tous » rassemblait communistes, sionistes de gauche, écologistes, gays et lesbiennes — mais pas les Palestiniens de Jaffa. « Rien ne serait plus dangereux que de sous-estimer la politique, où tous les mouvements doivent se traduire. Mais il importe d’y préserver notre autonomie face aux tendances nationalistes, de part et d’autre, et d’y développer un projet adapté à la société israélienne. » Cette « ligne de masse », Dov Hanin la juge pertinente chez les Juifs et chez les Arabes.
Mais nul n’est prophète en son pays. Même Aida Touma, pourtant membre comme lui du bureau politique, cache mal sa perplexité. Rédactrice en chef d’ Al-Ittihad, le quotidien arabophone du PCI, elle reconnaît que ce dernier, « loin de se contenter de défendre les droits d’une minorité, entend contribuer à transformer l’État afin qu’il soit celui de tous ses citoyens ». Mais « jusqu’ici la gauche juive ne se libère pas du carcan du sionisme. Or c’est ce qu’exigent les autres partis arabes — le Balad comme les islamistes. » Fine dialecticienne, elle espère dépasser cette contradiction par l’ « union à la base » — un objectif indiscutable, souvent synonyme, dans le jargon, de refus de l’ « union au sommet » …



Avoir 15 ans en Israël


Bon sang ne saurait mentir : « prince d’Israël », c’est-à-dire fils d’un fondateur de l’État [^12], Avraham Burg a déjà assuré la présidence de l’Organisation sioniste mondiale puis de la Knesset, avant de briguer celle du Parti travailliste. Battu, l’auteur d’un pamphlet, intitulé « La révolution sioniste est morte [^13] », ambitionne d’en finir avec le système de « parti unique à l’israélienne », auquel appartient « toute l’actuelle génération de dirigeants ». 
Comment ? En travaillant sur une « nouvelle base, non pas nationale, juive ou arabe, mais citoyenne : l’exigence de droits humains et civiques égaux pour tous, indépendamment de leurs origines et de leur religion ». Chacun chez soi ? Le quinquagénaire à l’inamovible kippa ne cille pas : « Si la formule des deux États reste la plus praticable, il nous faut penser l’après-deux États, que cela nous plaise ou non. Un seul principe peut nous permette de le gérer de la Méditerranée au Jourdain : l’égalité des droits constitutionnels pour tous. » Il sourit : « Nous courons un marathon, pas un cent mètres. »
 La plage la plus au sud de Tel-Aviv s’appelle « Blue Bird ». Non loin, le « Dolfinarium », la boîte de nuit où un kamikaze tua vingt-et-un jeunes le 1er juin 2001. David arrive, encore trempé d’avoir surfé. À 15 ans, il sait déjà qu’il n’ira pas à l’armée. En Cisjordanie ? « Non, nulle part. Je ne veux pas la guerre avec les Palestiniens, mais la paix. Qu’ils aient leur État dans les frontières d’avant 1967 et, comme nous, leur capitale à Jérusalem. Et qu’en Israël tous les citoyens soient égaux. » Tu l’as dit au lycée ? « Je me suis tu, par peur des profs et du directeur. J’avais l’impression que personne ne me suivrait. Jusqu’au jour où j’ai créé ma page Facebook, plus politique que personnelle. J’ai alors découvert que plein d’élèves pensaient comme moi. »
 Suivent une soirée avec un soldat de « Briser le silence » (voir l’article ci-dessous), des manifs… À ce jeune homme surdoué, une prof pronostique un avenir de… Premier ministre. Si David vit encore ici. Avant de nous quitter, il chuchote : « Pour les nouvelles lois, je suis déjà un traître. Si ça continue, autant quitter Israël… »


[^2]: Lire « Israël, ou la tentation suicidaire », in Sarkozy au Proche-Orient, Sindbad/Actes Sud, Arles, 2010.


[^3]: Cf. « La Cisjordanie, nouveau “Far Est” du capitalisme israélien », le Monde diplomatique, août 2006.


[^4]: Metula News Agency, 29 mai 2011.

[^5]: La Découverte poche, 2008. Idith Zertal a traduit en hébreu les Origines du totalitarisme de Hannah Arendt, dont Eichmann à Jérusalem fut le premier livre à l’avoir été,
en… 2000 !


[^6]: Shoah en hébreu et Nakba en arabe signifient « catastrophe ».

[^7]: Cf. « Réponse aux intellectuels arabes fascinés par Roger Garaudy », le Monde diplomatique, août 1998.


[^8]: Cf. Israël-Palestine : les enjeux d’un conflit, Esther Benbassa (dir.), CNRS éditions, 2010.

[^9]: Cf. « Israël, la mosaïque se défait », le Monde diplomatique, mai 1999.


[^10]: Gaston Defferre et Pierre Mendès-France recueillent alors 5 % des voix, contre plus de 21 % au communiste Jacques Duclos.

[^11]: Cf. http://www.old-adalah.org/eng/Discriminatory_Laws.php
(11) Cf . « Bien pire que l’apartheid » : http://www.france-palestine.org/article17493.html

[^12]: Figure éminente du sionisme religieux, son père Yossef appartint à tous les gouvernements de 1951 à 1986.


[^13]: Cf. le Monde, 10 septembre 2003.

Publié dans le dossier
Israël, l'aveuglement
Temps de lecture : 18 minutes