Clémentine Autain : « Le dire, c’est un acte politique »

Extrait d’un livre sur le viol de la féministe Clémentine Autain*.

Clémentine Autain  • 27 octobre 2011 abonné·es

«Le dire publiquement est un acte politique. Il ne s’agit pas de l’étalage de mon intimité mais de l’énoncé de la violation de mon intégrité physique et morale. Je ne dirai rien de l’enfer que j’ai traversé, c’est mon histoire personnelle et je la garde pour moi. Je veux juste témoigner qu’il est possible de revivre et non seulement de survivre après un viol. Et que cela n’entame en rien la gravité des faits. Le dire, c’est briser le silence qui est le meilleur allié des violeurs. Question d’éthique, de cohérence, de paix intérieure. Mentir, même par omission, m’était finalement devenu insupportable : j’avais le sentiment d’être complice des agresseurs, de participer de ce tabou que je dénonce. Et puis, les femmes violées manquent de visages auxquels se rattacher, s’identifier. Elles ne parlent pas avec des “nous”. »

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Et si on leur disait merde ?
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