Les «indignés» envoient un signal mondial

La journée mondiale de manifestation des « indignés », samedi 15 octobre, aura été un succès symbolique, malgré une mobilisation mesurée. Tour d’horizon.

Erwan Manac'h  • 17 octobre 2011
Partager :
Les «indignés» envoient un signal mondial
© Photo [@abdels](http://twitter.com/#!/abdels)

Un chiffre, certes difficile à vérifier, sert à résumer la dimension planétaire du mouvement : samedi 15 octobre, 951 villes étaient mobilisées contre les politiques d’austérité et les dérives de la finance mondiale, selon le site 15october.net. Un foisonnement porteur d’espoir pour les manifestants, même si la mobilisation est restée globalement mesurée.

Les médias ont surtout parlé des violences qui ont émaillé les abords du cortège – très fourni – de Rome. Une poignée de manifestants s’en est prise aux devantures des banques, provoquant des affrontements avec la police. 135 personnes ont été blessées d’après une source policière citée par l’AFP. D’autres rassemblements massifs ont été enregistrés à Lisbonne et Madrid, notamment, tandis que des regroupements plus symboliques étaient organisés – c’est nouveau – à Tokyo, Hong Kong, Sydney et Johannesburg.

Illustration - Les «indignés» envoient un signal mondial

À Londres, un campement de quelque 70 tentes a été installé à la City sous le mot d’ordre « Occupy [post-21883<-]
the London Stock Exchange (LSX) » (occuper la bourse de Londres). Le rassemblement londonien, samedi, a été suivi par « plusieurs milliers de personnes » d’après la presse. Dimanche, 500 personnes ont adopté une déclaration en neuf points, contre les cures d’austérité et pour « un changement structurel vers une égalité mondiale authentique ». Des tentes ont aussi été déployées à Rome et Chicago, où 175 personnes ont été délogées par la force et interpellées. À New York, 92 personnes ont été arrêtées samedi.

«Très agréablement surpris»

En Belgique, environ 400 « indignés » d’une dizaine de pays européens sont réunis depuis une semaine en forum dans une université désaffectée, avec l’accord de la mairie de Bruxelles. Ce 15 octobre, ils étaient entre 6 000 et 10 000 dans les rues de la capitale belge. « Nous avons été très agréablement surpris , salue Jean-Baptiste, un Français présent sur place, contacté par Politis.fr. Nous ne nous attendions pas du tout à une telle mobilisation. Nous avons tenu samedi une assemblée générale jusqu’à minuit avec des gens venus de toute l’Europe. »

Côté français, les cortèges étaient nombreux mais peu fournis. La presse locale fait état de quelques centaines de manifestants dans la plupart des villes concernées et près de 2 000 à Paris. « Un succès » pour les Français qui peinent à grossir leurs rangs depuis les premières mobilisations, au mois de mai dernier.

Et maintenant ? L’assemblée générale des «indignés» parisiens a voté un appel à un rassemblement samedi 5 novembre devant l’arche de la Défense, dans le quartier des affaires, pour y installer un campement… si le nombre le permet.

Société
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives
Reportage 6 décembre 2025 abonné·es

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives

Sur la plage de Gravelines, lieu de départ de small boats vers l’Angleterre, des militants d’extrême droite britannique se sont ajoutés vendredi 5 décembre matin aux forces de l’ordre et observateurs associatifs. Une action de propagande dans un contexte d’intimidations de l’extrême droite. Reportage.
Par Pauline Migevant et Maxime Sirvins
« J’estime être victime de harcèlement » : Sand, réprimée pour rappeler la loi à un député ex-RN
Récit 5 décembre 2025

« J’estime être victime de harcèlement » : Sand, réprimée pour rappeler la loi à un député ex-RN

À chaque événement public où se trouve Daniel Grenon, la militante d’Extinction Rebellion brandit une pancarte rappelant que « le racisme est un délit ». Un acte pour lequel elle a été convoquée plusieurs fois au commissariat et reçu un avertissement pénal probatoire.
Par Pauline Migevant
Comment le RN a monté en épingle l’enfarinement de Bardella pour s’attaquer aux syndicats
Analyse 5 décembre 2025 abonné·es

Comment le RN a monté en épingle l’enfarinement de Bardella pour s’attaquer aux syndicats

Après avoir qualifié son enfarinement de « non-événement », Jordan Bardella et des députés du Rassemblement national ont été jusqu’à interpeller le ministre de l’Éducation nationale pour infamer les « syndicats d’extrême gauche » qui encourageraient « la violence politique ».
Par Pauline Migevant
À Rennes, l’errance des mineurs isolés, abandonnés par l’État
Reportage 5 décembre 2025 abonné·es

À Rennes, l’errance des mineurs isolés, abandonnés par l’État

Plus de 3 200 jeunes étrangers attendent en France qu’un juge reconnaisse leur minorité. Pendant des mois, ces adolescents vivent à la rue, sans école ni protection. À Rennes, des bénévoles tentent de combler les failles d’un système qui bafoue les droits fondamentaux de l’enfant.
Par Itzel Marie Diaz