Eva Joly: une tragique explosion en vol annoncée…

Claude-Marie Vadrot  • 24 novembre 2011
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Cela devait arriver. Et c’est arrivé : Eva Joly qui ne maîtrise ni la politique ni les dossiers écologiques, ni les dossiers sociaux, ni même les dossiers économiques qu’elle n’a découvert qu’à travers des escrocs de haut vol, s’est prise les pieds dans le tapis de ses orgueilleuses certitudes. Elle risque d’entraîner dans sa chute la crédibilité des combats des écologistes. Des combats bâtis depuis plusieurs décennies, avant même 1985, année de la douloureuse création des Verts reprenant et verbalisant ce que disaient ceux qui ont porté pour la première fois un candidat écolo vers les joutes présidentielles, c’est à dire René Dumont : pour qu’en fait d’autres politiques et l’opinion publiques comprennent les enjeux et finissent par admettre la réalité écologique. Les Verts, ou plus exactement la nébuleuse inventée par Daniel Cohn-Bendit, ont confié le dossier à un novice. On peut être un excellent juge d’instruction et être incapable de se couler dans une histoire que l’on n’a ni connu ni comprise et parfois même condamnée ; il suffit de se souvenir du jugement d’Eva Joly sur les agissements de José Bové et des Faucheurs volontaires. Il suffit aussi de rappeler son curieux compagnonnage politique avec l’ancien président de Madagascar Marc Ravalomanana qu’elle conseilla si bien sur le respect des Droits de l’Homme pendant deux ans que l’ex-homme d’affaires devint un dictateur…chassé en 2009.

Prisonnière de son dogmatisme et de sa rigidité luthérienne, Eva Joly n’a pas su faire de la politique tout en se prenant pour une politique. Persuadée d’avoir la science infuse, elle n’a écouté aucun conseil reprenant sans même en avoir conscience le ni-ni d’Antoine Waechter qui expliquait dans le fond qu’il n’existe pas, écologiquement parlant, la moindre différence entre la droite et la gauche. Il en reste quand même quelques unes…

Il ne reste plus à espérer qu’Eva Joly soit gentiment ex-filtré d’une aventure électoralo-politique qu’elle songé un temps vivre chez les centristes de Bayrou.

Comme quoi les bulles des communicants, puisqu’elle fut choisie par un homme de communication travaillant pour la même agence de communication que ceux qui étaient en train de porter DSK vers la présidence quand leur marionnette leur a échappé pour cause de priapisme aigu, finissent toujours pas éclater. Le problème, c’est qu’elle n’explose pas à la figure de ses manipulateurs mais en ravageant un parti qui venait d’atteindre, sous la direction de Cécile Duflot, son premier âge de raison.

Ps Je ne tire pas sur une ambulance puisque j’ai écrit la même chose, exprimé les mêmes doutes il y a quelques mois sur Politis.fr

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