Imbattable Romanès

La grande famille reprend
ses quartiers d’hiver à Paris,
avec un nouveau spectacle.

Denis Sieffert  • 17 novembre 2011 abonné·es

C’était, le 5 novembre, la première du nouveau spectacle du cirque Romanès, qui a repris ses quartiers d’hiver près de la porte Champerret, à Paris, avant Bordeaux et Madrid début 2012. Alexandre et sa nombreuse famille présentent un spectacle profondément renouvelé où l’on découvre un numéro de funambulisme plein de fantaisie et de vrais-faux déséquilibres superbement maîtrisés par un jeune artiste, un numéro de trapèze exécuté avec beaucoup d’élégance par une jeune intruse blonde, et la performance au mât chinois d’un hurluberlu à la dégaine de Tom Waits, feutre compris. Une vraie trouvaille.

Mais il y a aussi, et comme toujours, la famille, que l’on voit grandir et progresser, plus quelques habitués de ce cirque si particulier et chaleureux. Malgré toutes les nouveautés, Romanès est toujours Romanès, les flonflons tziganes qui donnent à la soirée son rythme et sa couleur, la voix de Délia, maîtresse de maison, le grand-père violoniste toujours aussi pêchu, et l’omniprésence d’Alexandre, âme des lieux, poète (il vient de publier un nouveau recueil [^2]), devenu en quelques années une sorte de figure de la communauté rom, engagé dans la défense de sa culture et de ses droits.

Plus que jamais, le cirque Romanès est un lieu d’authenticité, dépourvu de roulements de tambour et d’effets de lumière, où l’on est au plus près des artistes, humains, tellement humains…

[^2]: Un peuple de promeneurs, histoires tziganes, Alexandre Romanès, Gallimard, 116 p., 11 euros.

Culture
Temps de lecture : 1 minute