Les pleins pouvoirs au dirlo

Luc Chatel entend confier la notation des enseignants aux seuls chefs d’établissement, supprimant la double évaluation et favorisant la performance individuelle.

Ingrid Merckx  • 24 novembre 2011 abonné·es

Une fois n’est pas coutume, les enseignants prennent la défense de leurs inspecteurs. Motif : le ministre Luc Chatel entend confier l’évaluation des profs aux chefs d’établissement. Concrètement, disparaîtrait dès la rentrée 2012 la double notation, qui se compose d’une note administrative attribuée par le chef d’établissement pour évaluer ponctualité, assiduité et initiatives, et d’une note pédagogique, attribuée par l’inspecteur après visite dans la classe. La seconde est la plus importante en termes de ­carrière mais les visites n’ayant lieu, au mieux, que tous les trois ans, et sur des critères non objectifs, le système actuel est jugé peu fiable.

Pourtant, le nouveau s’annonce pire. Capacité à faire progresser les élèves, compétence dans sa discipline, pratique collective et qualité du cadre de travail : le chef d’établissement ferait passer des entretiens selon ces quatre critères conditionnant les augmentations de salaire. Peut-il passer d’une gestion de masse à une gestion individuelle et juger des compétences par discipline et des progrès en classe ? Quelles équité, transparence et indépendance ?, s’interrogent les organisations syndicales, qui envisagent une grève le 15 décembre : « C’est une vision fondée sur la performance individuelle. »

Les modalités d’avancement seront plus lentes, d’où des économies pour le ministère. Mais quid des inspecteurs ? Le projet doit être examiné par les syndicats, le conseil supérieur de l’Éducation et le conseil d’État. Il n’est pas encore validé. Il figure au programme présidentiel de l’UMP pour l’école.

Société
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