Victoire à double tranchant

Gain de cause des associations sur la fiscalité des dons.

Eva Delattre  • 17 novembre 2011 abonné·es

Soulagement des associations caritatives. À la demande du gouvernement, le coup de rabot sur les niches fiscales ne concernera pas la défiscalisation des dons. Dissipée, donc, la crainte du secteur d’assister à une diminution des dons du fait d’une fiscalité – un peu – moins avantageuse. Une bonne nouvelle, bien sûr, mais qui cache un projet politique plus discutable.

De quoi s’agit-il ? En 2003, la loi dite « Aillagon » ouvre le droit à une réduction fiscale de 66 % sur les versements aux associations – et de 60 % pour les entreprises mécènes. Quatre ans plus tard, la loi Tepa de Sarkozy étend la défiscalisation aux contribuables assujettis à l’ISF pour les dons aux fondations : la réduction équivaut à 75 % du montant du versement dans la limite de 50 000 euros.

Moyennant un financement du don aux deux tiers, voire aux trois quarts, l’État ouvre la voie à un système de redistribution fondé sur la liberté de donner, en lieu et place de l’impôt. Bref, incite le citoyen à financer de sa poche l’intérêt général – solidarité, universités, hôpitaux, institutions culturelles, etc. – alors même que l’État se retire peu à peu de ses prérogatives.

Ainsi le gouvernement, via la mise en scène du « sauvetage » des associations par la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, a fait coup double : s’assurer du soutien des associations et de l’opinion – qu’aurait-on dit si le gouvernement s’était rendu responsable d’une baisse des dons aux organisations caritatives en pleine crise ? – et poursuivre son projet libéral de redistribution des richesses.

Société
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

29 novembre : en France, une unité nationale inédite mais tardive de solidarité avec la Palestine
Mobilisation 28 novembre 2025

29 novembre : en France, une unité nationale inédite mais tardive de solidarité avec la Palestine

Ce samedi de Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, une manifestation nationale rassemblera à Paris plus de 85 organisations : associations, syndicats et l’ensemble des partis de gauche. Une configuration inédite depuis le 7 octobre 2023, la plupart des structures politiques restant jusqu’ici en retrait ou divisées lors des mobilisations. Des rassemblements ont aussi lieu sur tout le territoire.
Par Caroline Baude
Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche
Répression 28 novembre 2025

Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche

Fin septembre, le gouvernement français a été interpellé par quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU sur les atteintes aux droits humains qu’entraînerait la dissolution d’Urgence Palestine. Politis a pu consulter la réponse du gouvernement, qui évacue les questions, arguant que la procédure est toujours en cours.
Par Pauline Migevant
« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement
Reportage 27 novembre 2025 abonné·es

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement

Si le centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel-sur-Seine, situé en pleine forêt, n’existe pas dans la tête des gens habitant aux alentours, l’enfermement mental et physique est total pour les femmes et les hommes qui y sont retenus. Politis a pu y rentrer et recueillir leurs témoignages.
Par Pauline Migevant
« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »
La Midinale 26 novembre 2025

« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »

Anne Tuaillon, présidente de l’association France Palestine Solidarité, est l’invitée de « La Midinale ». Ce samedi 29 novembre, 85 organisations dont LFI, le PS, le PCF, les Écologistes, la CGT et beaucoup d’autres, organisent une grande mobilisation à Paris pour la défense des droits du peuple palestinien sur la base du droit international.
Par Pablo Pillaud-Vivien