Hospitaliers ou entrepreneurs ?

Xavier Bertrand entend créer un système d’intéressement aux résultats au sein de l’hôpital.

Thierry Brun  • 1 décembre 2011 abonné·es

Une négociation en cache une autre. Celle sur les heures supplémentaires et les RTT à l’hôpital, dans un contexte de pénurie du personnel, fait couler beaucoup d’encre (voir ci-contre) alors que les élections professionnelles chez les praticiens hospitaliers ont lieu jusqu’au 19 décembre. Une autre, plus discrète, est cependant en cours, qualifiée de « pseudo-négociation en catimini » par la fédération CGT de la santé et de l’action sociale.

Les syndicats catégoriels (notamment l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers) ont été conviés à discuter d’un accord-cadre portant sur l’évolution du statut de praticien, qui concerne les médecins, les pharmaciens et les dentistes des hôpitaux publics.

Menée par Xavier Bertrand, ministre de la Santé, la négociation concerne leur mode de rémunération. Il s’agit de scinder celle-ci en une part fixe et une part variable pouvant atteindre jusqu’à 30 % de son montant global. Selon la CGT, « le salaire fixe serait inférieur à la grille actuelle et la part variable serait liée à la réalisation d’objectifs fixés par le directeur » .

Dans une logique de transformation de l’hôpital en entreprise, Xavier Bertrand propose ni plus ni moins de créer un système d’intéressement aux « résultats » . Lesquels ? Ceux instaurés dans le cadre de la tarification à l’activité (T2A), qui pousserait les praticiens à exercer dans un objectif de rentabilité, et de devenir des « producteurs de soins » sur un marché concurrentiel, détaille Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et syndicaliste à la CGT.

Plusieurs organisations, notamment l’Association des médecins urgentistes de France, estiment que de telles propositions sont inacceptables.

Société
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