Le 115 appelle à l’aide

Seule la moitié des demandes d’hébergement est satisfaite.

Ingrid Merckx  • 22 décembre 2011 abonné·es

En juillet, les salariés le criaient. En décembre, le rapport annuel de l’Observatoire national du 115 l’atteste : le numéro d’appel du Samu social est en crise. Il n’y a plus assez de places pour répondre à l’afflux des demandes. « En pleine crise sociale, les données statistiques produites par l’observatoire mettent en perspective la politique de réforme de l’hébergement et de l’accès au logement initiée par le gouvernement en 2009, fondée sur le principe selon lequel “nul ne doit être contraint de vivre dans la rue”. »

En 2010, près de 6 millions de personnes auraient composé le 115, dont 95 % pour un hébergement. Or, plus de la moitié des demandes n’ont pu être satisfaites. L’hiver, le nombre de non-attributions, qui concerne surtout les personnes seules, baisse, mais il repart à la hausse en avril. Les 58 % d’augmentation du nombre de places ne parviennent pas à endiguer la hausse des demandes. C’est pourquoi les associations fustigent la politique du « tout-logement   » défendue par le ministère.

L’hébergement d’urgence doit rester un filet de sécurité pour ceux qui ne peuvent accéder directement au logement. « Le Samu social remplit une fonction de “quasi-service public” », résument Daniel Cefaï et Édouard Gardella en introduction de l’Urgence sociale en action (récemment paru à La Découverte), une enquête sur le Samu social de Paris, qu’ils ont accompagné depuis les maraudes jusqu’aux centres d’hébergement, étudiant notamment le « code du maraudeur » et le visage actuel de la grande exclusion.

Société
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