Les facs sont à sec

La loi sur l’autonomie des universités plonge celles-ci dans une situation budgétaire très difficile.

Thierry Brun  • 1 décembre 2011 abonné·es

Le 17 novembre, le ministère de l’Enseignement supérieur, sous la houlette de Laurent Wauquiez, annonce que « la grande majorité des établissements est en bonne santé financière » et minore largement le fait que sept d’entre elles sont en déficit pour la seconde année consécutive. Parmi elles, l’université Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, l’une des plus importantes facs françaises, ainsi que celle de Limoges, l’une des premières à appliquer la loi sur l’autonomie des universités (LRU).

À quelques mois de la présidentielle, ces mauvais résultats financiers ne sont pas passés inaperçus. « Avec un budget de ­l’enseignement supérieur en berne, contrairement à ­l’affichage trompeur que le ministère en fait depuis plus de quatre ans, les comptes des universités virent, l’un après l’autre, au rouge. Il n’est pas une journée sans qu’un établissement n’annonce un nouveau plan d’austérité (Pau, Bretagne Sud, Bordeaux-III, Nantes, Poitiers, etc.) » , détaille le Snesup-FSU, syndicat national de l’enseignement supérieur, dans une lettre à Laurent Wauquiez.

Celui-ci a décidé de mettre sous tutelle les établissements en déficit et indiqué que les budgets seraient définis par les recteurs, et qu’un « comité des pairs   » serait créé pour accompagner leur gestion budgétaire.
« Affairé à camoufler la faillite d’universités dont il porte seul la responsabilité, c’est dans la plus grande opacité que le ministère négocie directement avec les présidents d’université les maigres enveloppes qu’il accorderait à leurs établissements pour assurer leurs missions de service public » , remarque le Snesup.

Dans sa programmation 2011-2014, le ministère du Budget interdit aux universités de contracter des emprunts, assimilés à une dette selon les critères de Maastricht. « Le ministère choisit délibérément de faire peser sur les établissements le poids de l’austérité et prescrit la réduction de la masse salariale pour réduire les déficits » , souligne le Snesup. Bref, l’autonomie des universités a du plomb dans l’aile.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

« Les idées d’extrême droite arrivent à prendre sur des territoires de la Résistance »
Entretien 10 juin 2025 abonné·es

« Les idées d’extrême droite arrivent à prendre sur des territoires de la Résistance »

Alors que des groupuscules d’extrême droite annoncent un rassemblement discret à Châteaubriant, le collectif Réveillons la Résistance organise une contre-mobilisation citoyenne le 14 juin. Entretien avec une de ses militantes.
Par Juliette Heinzlef
Contre-manifestation antifasciste à Montargis : « Si jamais on se tait, tout est perdu »
Reportage 10 juin 2025 abonné·es

Contre-manifestation antifasciste à Montargis : « Si jamais on se tait, tout est perdu »

À Montargis, petite ville du Loiret, le calme habituel a laissé place à un front populaire. Le 9 juin 2025, un cortège de 4 000 personnes a défilé contre la tenue d’un meeting d’extrême droite rassemblant Marine Le Pen, Jordan Bardella, Viktor Orbán et Matteo Salvini.
Par Thomas Lefèvre
Mineurs non accompagnés : après la répression policière, la répression administrative
Justice 7 juin 2025

Mineurs non accompagnés : après la répression policière, la répression administrative

Après l’expulsion de la Gaîté lyrique en mars, 23 jeunes ont reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Une répression vivement dénoncée par le collectif des jeunes du parc de Belleville. Vendredi 6 juin avaient lieu les premières audiences au tribunal administratif.
Par Élise Leclercq
Collectif des jeunes de Belleville : deux personnes interpellées suite à une plainte de Némésis
Enquête 7 juin 2025 abonné·es

Collectif des jeunes de Belleville : deux personnes interpellées suite à une plainte de Némésis

Deux hommes ont été placés en garde à vue après des plaintes du collectif fémonationaliste, venues perturber un meeting organisé contre les OQTF. Dix jours après les faits, les témoins dénoncent la coopération entre les militantes d’extrême droite et la police lors des interpellations.
Par Pauline Migevant