Fukushima, encore quarante ans
Les réacteurs accidentés semblent désormais sous contrôle, mais il faudra des décennies pour résorber les dégâts et nettoyer les zones contaminées. L’avenir du nucléaire nippon est remis en question.
dans l’hebdo N° 1184 Acheter ce numéro
Quinze jours avant le réveillon, les autorités japonaises se sont octroyé un petit cadeau : un communiqué satisfait qui décrétait l’accident de Fukushima techniquement « terminé ». C’est-à-dire que, dans les trois réacteurs où le combustible a fondu, la température est stabilisée depuis quelques semaines en dessous de 100 °C, inférieure au point d’ébullition de l’eau de refroidissement. Les risques de surchauffe sont réduits et les émissions radioactives en principe « sous contrôle ». Les réacteurs ont donc été déclarés en situation « d’arrêt à froid » .
Une métaphore hardie : ce terme est réservé à des réacteurs en état de fonctionner, dont on peut évacuer le combustible. À Fukushima, la complexité de l’accident est telle que les autorités prévoient qu’il faudra peut-être vingt ans, voire plus, pour extraire la totalité du corium, ce magma radioactif formé par le combustible et les structures qui ont fondu à l’intérieur des trois cuves. Les robots capables de mener ce chantier inaccessible aux humains sont encore à inventer.
L’état même du