Dormir plus par Pauline Graulle

Pauline Graulle  • 23 février 2012 abonné·es

Que faire ?

Essayer de se coucher plus tôt. On a suffisamment entendu nos grands-mères rabâcher que « les heures avant minuit comptent double »… Un bon conseil, même si la réalité est un peu plus complexe : en début de nuit, qu’on se couche à 22 heures ou au-delà de minuit, nous sommes en phase de sommeil profond, le moment le plus récupérateur car l’activité cérébrale y est la plus lente.

Mais puisque le temps de sommeil se calcule sur 24 heures, n’hésitez pas à vous adonner à l’art de la sieste. Une « reposette » d’un quart d’heure à une demi-heure suffit, si possible vers 14 h-15 h. Votre patron renâcle à vous laisser vous assoupir au bureau ? Racontez-lui donc que dans certaines entreprises japonaises, les siestes sont obligatoires – question productivité, un homme reposé en vaut deux. Même au pays d’Angela Merkel, la Confédération syndicale allemande réclame le droit à la sieste au boulot pour ménager une main-d’œuvre vieillissante !

Reste le problème de l’endormissement. Le soir, faites le noir dans votre chambre, et le matin, au réveil, allumez immédiatement une lampe (faute de lumière naturelle). L’idée est de solliciter un maximum votre horloge interne, régulée par la mélatonine, une hormone réactive à la lumière qui permet de structurer les rythmes de sommeil.

Préférez la lecture (pas trop intellectuelle) aux écrans lumineux et à la télévision (encore qu’elle recèle parfois un fort pouvoir soporifique !), découvrez-vous pour ne pas avoir trop chaud (l’idéal : dormir dans une pièce de 18 à 20 °C), mangez léger le soir, évitez le café l’après-midi… Surtout, soyez régulier dans vos horaires de coucher/lever car le train du sommeil passe toujours à la même heure.

Pourquoi ?

Selon l’Insee, les Français (de 15 ans et plus) dorment en moyenne 8 h 30 par jour. C’est 23 minutes de moins qu’en 1986, et 1 h 30 de moins qu’il y a cinquante ans. Ce qui inquiète l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), organisateur, le 16 mars, de la 12e Journée du sommeil : « La population française est en dette de sommeil chronique, sans amélioration. Cette carence de sommeil affecte plus particulièrement les personnes de 35 à 55 ans, qui dorment moins longtemps (6 heures à 7 heures en majorité) ». Sans parler de l’insomnie, qui guette désormais un Français sur cinq. Les raisons de cet éveil forcé ? Le travail, de plus en plus stressant, les horaires décalés pour un salarié sur quatre, mais aussi une vie où l’attention est sollicitée en permanence (on passe en moyenne 2 h 30 par jour devant un écran hors temps de travail). Pourtant, dormir bien et longtemps est loin d’être une perte de temps : les yeux fermés, on grandit, on mémorise, on rêve… Les nuits courtes accroissent l’irritabilité, le risque d’obésité, les problèmes cardiovasculaires, et surtout les accidents de la route – la somnolence au volant est la première cause des accidents mortels sur autoroute.

Comment ?

-Pour les insomniaques, la liste des centres du sommeil sur : sommeilsante.asso.fr. Renseignez-vous également auprès du réseau Morphée : réseau-morphee.org.

-Plus d’infos sur le sommeil : journeedusommeil.org et Bien dormir, mieux vivre, un guide pratique pour mieux dormir, www. Inpes.santé.fr

Le geste utile
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