Le fichier Guéant en route

L’Assemblée a adopté la carte d’identité biométrique.

Christine Tréguier  • 9 février 2012 abonné·es

Doit-on, pour lutter contre quelque 13 000 fraudes à l’identité annuelles, autoriser un fichier généralisé de la population où chacun de nous sera potentiellement identifiable par ses empreintes digitales ? Un bras de fer oppose sénateurs et députés à propos d’un projet de loi instaurant une carte d’identité biométrique et la base de données qui l’accompagne. Voté le 1er février par l’Assemblée nationale, il ne sera définitivement adopté qu’après une dernière navette.

Pour éviter tout détournement policier de la base de données TES (Titres électroniques sécurisés), contenant à terme toute la population, le Sénat veut empêcher que l’on puisse remonter d’une empreinte à un individu (ce qu’on appelle le « lien faible »). Sous l’impulsion du gouvernement, les députés souhaitent à l’inverse que la police judiciaire puisse accéder à TES pour identifier un présumé coupable (ou un corps) à partir de ses empreintes (le « lien fort »).

Claude Guéant a fait amender le texte : interconnexion avec d’autres fichiers interdite, accès sur décision du procureur et limité aux seules infractions à l’identité. On y trouve déjà des curiosités comme « l’atteinte aux services spécialisés de renseignement » ou « la mention d’une fausse adresse aux agents assermentés des transports ». Mais il a refusé le texte de la Commission mixte paritaire qui revenait au lien faible, seul capable de protéger les citoyens de consultations abusives ou d’une extension future de la liste des infractions… Ne reste plus sur la route du fichier Guéant que le Conseil constitutionnel.

Société
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

À Paris, devant la mairie du 18e, la santé dégradée des familles en attente d’un hébergement
Reportage 25 juillet 2024 abonné·es

À Paris, devant la mairie du 18e, la santé dégradée des familles en attente d’un hébergement

Depuis plusieurs jours, près de 300 personnes, en majorité des femmes et des enfants, campent devant la mairie du 18e arrondissement de la capitale pour demander un hébergement. Malgré un soutien associatif, la situation sur place est inquiétante.
Par Pauline Migevant
Nicolas, pêcheur de Loire : une espèce en voie de disparition
Portrait 24 juillet 2024 abonné·es

Nicolas, pêcheur de Loire : une espèce en voie de disparition

Sur le plus long fleuve de France, ils ne sont plus qu’une soixantaine à exercer leur métier. Une activité qui fait figure d’artisanat en comparaison de la pêche en mer. Rencontre avec un passionné attentif à son environnement.
Par Mathilde Doiezie
Valérie Damidot : « L’ennemi de la justice sociale, c’est le riche, pas le migrant »
Télé 24 juillet 2024 abonné·es

Valérie Damidot : « L’ennemi de la justice sociale, c’est le riche, pas le migrant »

Connue pour ses marouflages, moins pour ses engagements à gauche, l’emblématique animatrice de « D&CO » ne mâche pas ses mots contre les inégalités, les dérives d’Emmanuel Macron, l’éloignement des élus. Rencontre avec celle qui a fait le choix à la rentrée de revenir sur le service public.
Par Pauline Migevant
Thomas Verduzier, l’homme qui a failli devenir espion
Récit 22 juillet 2024 abonné·es

Thomas Verduzier, l’homme qui a failli devenir espion

Dans un récit publié fin mai aux éditions Anne Carrière, l’auteur propose une réflexion profonde sur la valeur de l’engagement et des idéaux. Entretien.
Par Tristan Dereuddre