Convoi extraordinaire

Beauté d’un album aux accents élégiaques, tourné vers
la nature. Avec un morceau-ovni incroyable et magnifique.

Éric Tandy  • 29 mars 2012 abonné·es

I ntroduction de style rock new-wave sur laquelle est greffé un délicat arrangement de flûte : le neuvième album de Dominique A a été enregistré de manière spontanée, sans trop de rajouts de postproduction.

Une ambiance musicale sans apprêt qui colle parfaitement avec le ton de nombreuses chansons interprétées sobrement et sans lyrisme, qui ont pour sujet la nature. La nature massacrée, sur « Rendez-nous la lumière » Le monde était si beau/mais nous l’avons gâché » ), celle de paysages de l’enfance ( « Close West » ) ou de pays imaginaires ( « la Possession » ).

Quant à la ville, le chanteur trouve les mots justes pour décrire la pression qu’elle peut exercer sur les êtres (l’intense « Parfois j’entends des cris » ). Et puis, comme toujours chez Dominique A, la fragilité et la complexité des relations humaines sont minutieusement décryptées (le très beau « Ce geste absent » , l’émouvant «  Vers le bleu   »).

Mais le morceau de bravoure de cet album facile à aimer (et donc à conseiller) s’appelle « le Convoi » . Pendant les 9 mn 31 s que dure la chanson, on assiste à la lente progression sur une route d’une colonne humaine, imposante et mystérieuse. Une chanson captivante, puissante et sans aucun équivalent.

Culture
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