Plus de bébés surbookés

Hormis Nicolas Sarkozy, tous les candidats sont favorables à un plan d’urgence pour l’accueil des moins de 3 ans.

Ingrid Merckx  • 29 mars 2012 abonné·es

Une grève le 22 mars, une autre le 29… Les mobilisations se répètent. Après avoir adressé un questionnaire aux candidats, le collectif Pas de bébés à la consigne les a conviés à « venir débattre de leur projet d’accueil des jeunes enfants » le 20 mars à Paris. Bilan ? L’UMP ne s’est pas déplacée. « Un courrier de la présidence de la République dresse un tableau satisfait de la politique menée depuis 2007 » , résume le collectif.

Pourtant, sur les 100 000 nouvelles places annoncées, seules 40 000 auraient été créées, et pour 96 000 bébés ! Explications : on ne débloque plus de «  places d’accueil   » mais des «  solutions  », qu’on attribue à 2,5 bébés. C’est la stratégie du surbooking. Conséquence : temps partiels pour les bambins et pour leurs parents, souvent les mères.

Face à cela, les partis venus rencontrer le collectif – PS, EELV et Front de gauche – se sont ­engagés à revenir sur le décret Morano du 8 juin 2010, qui a réduit l’encadrement et permis la privatisation, mais aussi à exclure les modes d’accueil de la directive européenne «  Services  », qui les soumet à la marchandisation.

Si François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly sont favorables à un service public de la petite enfance, reste à en préciser les modalités. Dans son plan d’urgence, le collectif appelle à la création de 500 000 nouvelles places. Seul Jean-Luc Mélenchon s’engage sur un tel chiffre, Eva Joly sur 400 000, mais elle défend aussi un meilleur encadrement des maisons d’assistantes maternelles (MAM). Philippe Poutou soutient un taux d’encadrement d’un professionnel pour quatre enfants, Nathalie Artaud propose d’augmenter la durée du congé parental.

Le plan d’urgence réclame aussi un plan national de formation des professionnels et le rétablissement des postes d’enseignants de ­première section de maternelle. Ce dont le PS fait sa priorité.

Une solution de garde est trouvée pour 21 % des enfants d’ouvriers contre 73 % des enfants de cadres. Seuls 9 % des enfants sont accueillis en crèche. La scolarisation des moins de 3 ans a chuté de 35 % en 2000 à 14 % en 2010.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

« Les idées d’extrême droite arrivent à prendre sur des territoires de la Résistance »
Entretien 10 juin 2025 abonné·es

« Les idées d’extrême droite arrivent à prendre sur des territoires de la Résistance »

Alors que des groupuscules d’extrême droite annoncent un rassemblement discret à Châteaubriant, le collectif Réveillons la Résistance organise une contre-mobilisation citoyenne le 14 juin. Entretien avec une de ses militantes.
Par Juliette Heinzlef
Contre-manifestation antifasciste à Montargis : « Si jamais on se tait, tout est perdu »
Reportage 10 juin 2025 abonné·es

Contre-manifestation antifasciste à Montargis : « Si jamais on se tait, tout est perdu »

À Montargis, petite ville du Loiret, le calme habituel a laissé place à un front populaire. Le 9 juin 2025, un cortège de 4 000 personnes a défilé contre la tenue d’un meeting d’extrême droite rassemblant Marine Le Pen, Jordan Bardella, Viktor Orbán et Matteo Salvini.
Par Thomas Lefèvre
Mineurs non accompagnés : après la répression policière, la répression administrative
Justice 7 juin 2025

Mineurs non accompagnés : après la répression policière, la répression administrative

Après l’expulsion de la Gaîté lyrique en mars, 23 jeunes ont reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Une répression vivement dénoncée par le collectif des jeunes du parc de Belleville. Vendredi 6 juin avaient lieu les premières audiences au tribunal administratif.
Par Élise Leclercq
Collectif des jeunes de Belleville : deux personnes interpellées suite à une plainte de Némésis
Enquête 7 juin 2025 abonné·es

Collectif des jeunes de Belleville : deux personnes interpellées suite à une plainte de Némésis

Deux hommes ont été placés en garde à vue après des plaintes du collectif fémonationaliste, venues perturber un meeting organisé contre les OQTF. Dix jours après les faits, les témoins dénoncent la coopération entre les militantes d’extrême droite et la police lors des interpellations.
Par Pauline Migevant