Despair
dans l’hebdo N° 1197 Acheter ce numéro
« En fait, c’est une histoire assez compliquée, a déclaré Rainer Werner Fassbinder à propos de Despair, mais au fond le film est très simple. » Despair est la première production internationale réalisée en 1978 par le cinéaste allemand avec, pour vedettes, Dirk Bogarde et Andréa Ferréol. Le premier, impressionnant par son étrangeté et la sourde angoisse qui émane de lui, joue le rôle d’un propriétaire d’usine de chocolat, Hermann Hermann, d’origine juive et russe, dans l’Allemagne des années 1930 prête à se livrer aux nazis.
Hanté par la question du double, se dédoublant par instants à l’image pour poser un regard sur lui-même, proche de la schizophrénie, Hermann, dont la vie personnelle et intime est vaine, s’invente un frère en la personne d’un pauvre hère (Klaus Löwitsch). Il va sceller son destin à la disparition de celui-ci. Despair, adapté de la Méprise de Nabokov, contredit l’idée selon laquelle Fassbinder bâclait ses mises en scène. Une splendeur.
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