Cannes : l’amour sous tant de formes
Une enquête sur des apparitions de la Vierge en Égypte, une jeune fille tuée dans un couvent moldave, l’amour d’un couple âgé… Sélection de films cannois.
dans l’hebdo N° 1204 Acheter ce numéro
Une première moisson de haut vol en ce début de festival, avec un film égyptien à l’Acid, le nouveau film du Roumain Christian Mungiu, la quête de simplicité d’Haneke, des témoignages gays et lesbiens réjouissants.
Vendredi 18 maiAprès Shaqiya hier, l’Acid continue sur la (bonne) lancée avec la Vierge, les coptes et moi, premier long-métrage de Namir Abdel Messeeh, film inclassable, répertorié « documentaire », autrement dit le genre le plus libre qui soit. Nanni Moretti ne perdrait pas son temps à faire un tour du côté de l’Acid (en fait, il n’est pas totalement débordé, le Nanni, on l’a vu à une projection de la Quinzaine des réalisateurs…). Il serait certainement enchanté par cette Vierge. Namir Abdel Messeeh, qui est le personnage pivot du film, a une touche morettienne incontestable : il s’agit d’une sorte de « journal intime » existentiel, et le cinéaste carbure à l’autodérision.
Il faut dépasser les craintes que peut susciter le titre. Namir Abdel Messeeh se lance effectivement dans une enquête sur les différentes apparitions de la Vierge en Égypte, pays d’où sont originaires ses parents, qui habitent en France depuis longtemps. Une visibilité aléatoire, à laquelle le cinéaste ne croit aucunement, mais qui est le prétexte d’un retour vers un pays que Namir Abdel Messeeh avait depuis longtemps mis de côté, ainsi que vers sa famille, qui, comme la majorité des coptes, vit pauvrement dans le nord du pays.
Les rapports conflictuels mais comiques avec son producteur – une occasion de dresser une critique drolatique de la difficulté à financer un film a priori étrange et hors norme – ; la complicité avec sa mère, qui