L’hôpital n’est pas une entreprise

Marisol Touraine revient sur la convergence tarifaire entre public et privé.

Clémence Glon  • 31 mai 2012 abonné·es

L’hôpital public ne peut être géré comme une clinique privée. De ce postulat simple, Marisol Touraine a fait la ligne directrice de son premier discours en tant que ministre des Affaires sociales et de la Santé. Le projet de convergence des tarifs entre établissements publics et privés, introduit dans la loi en 2005, n’a aucune raison d’être. En assurant qu’elle fera de sa suppression une priorité, la ministre répond à l’une des nombreuses inquiétudes des défenseurs d’un hôpital d’intérêt général.

Aujourd’hui, et cela ne devrait donc pas changer, pour un acte identique, un hôpital reçoit davantage de la Sécurité sociale qu’une clinique privée. Pour le secteur public, s’aligner avec les tarifs du privé signifiait une perte importante de ses financements. Selon Marisol Touraine, les différences de  « missions et [de] patients » entre public et privé justifient cet écart. La convergence tarifaire entrait dans une logique de gestion d’entreprise appliquée à l’hôpital, en laissant de côté les urgences ou la recherche menée dans les CHU. Le projet avait d’ailleurs été présenté en parallèle de l’instauration de la tarification à l’activité. Une autre mesure qui devrait être abandonnée.

La convergence des tarifs était initialement prévue pour 2012 mais Roselyne Bachelot l’avait reportée à 2018. Façon de remettre à plus tard un projet insoutenable.

Société Santé
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