Médecins comme les autres

Un décret permet aux praticiens étrangers de continuer leur activité en France. La plupart exercent dans des zones sous-médicalisées.

Clémence Glon  • 24 mai 2012 abonné·es

Près de 4 500 professionnels étrangers vont pouvoir continuer d’irriguer les déserts médicaux. Depuis le 6 mai, un décret met en application la loi relative à l’exercice des professions médicales pour les titulaires de diplômes obtenus en dehors de l’Union européenne.

Alors que les médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens et sages-femmes européens peuvent venir travailler en France sans équivalence, les diplômés des autres pays attendaient une véritable législation.
Depuis le 31 décembre 2011, leurs autorisations d’exercer étaient caduques. Seule une instruction ministérielle accordait à une partie d’entre eux la possibilité de rester en place. « Une situation transitoire qui a permis aux petits hôpitaux de continuer à assurer l’ensemble des services », explique Blaise Aurélien Kamendje, vice-président du syndicat national des praticiens à diplôme hors Union européenne (SNPADHUE).

Embauchés sous le statut de praticien attaché associé ou d’assistant associé, ces médecins comblent le manque de professionnels des régions rurales. « Ils exercent dans l’ensemble des secteurs en détresse, poursuit Blaise Aurélien Kamendje. Urgences, médecine générale, pédiatrie… La liste est longue. »
Salaire inférieur de moitié à la moyenne, poste sous tutelle d’un collègue titularisé, les professionnels formés à l’étranger se sentent dévalorisés. « L’activité est pourtant strictement la même », déplore Blaise Aurélien Kamendje.

Le décret du 6 mai permet aux praticiens recrutés avant le 3 août 2010 dans un établissement public de santé ou un établissement de santé privé d’intérêt collectif de rester en fonction. Le temps pour ces diplômés de présenter une épreuve de vérification des connaissances. Une fois cet examen obtenu, une année probatoire d’un an d’exercice est obligatoire avant de prétendre intégrer l’ordre des médecins. Le décret prend fin le 31 décembre 2016.
Selon Blaise Aurélien Kamendje, 30 000 diplômés de l’étranger sont désormais médecins en France. Ils représenteraient près de 13 % de l’ensemble des praticiens.

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