Pour un contrôle plus sérieux

Oxfam réclame que le futur traité sur ce type de commerce qui doit être discuté en juillet à l’ONU, soit juridiquement contraignant.

Thierry Brun  • 10 mai 2012 abonné·es

L’impact humanitaire des transferts d’armes en Côte d’Ivoire, alors que ce pays est sous embargo depuis plusieurs années, « est glaçant », témoigne l’ONG internationale Oxfam dans une note récente [^2]. « En 2006, près de 26 000 Ivoiriens ont cherché refuge dans d’autres pays et 709 000 autres ont été déplacés à l’intérieur même du pays. » Pourtant sous embargo, la Syrie, autre exemple de transfert massif d’armes : « Certaines de ces armes ont joué un rôle central dans la répression du gouvernement syrien sur les manifestants. »

Selon Oxfam, au moins 2,2 milliards de dollars d’armes et de munitions ont été importés par des pays sous embargo. En fait, le commerce international des armes et des munitions est florissant et bénéficie d’une totale impunité.
D’où l’urgence d’aboutir cette année, après six ans de négociations, à un traité sur le commerce des armes (TCA). Un texte doit être soumis à la conférence des Nations unies sur le sujet prévue du 2 au 27 juillet. Mais Oxfam lance un appel aux négociateurs des Nations unies pour qu’il inclue « des critères juridiquement contraignants, interdisant tout transfert d’armes au profit de ceux qui se rendent responsables de violations des droits de l’homme ». Le « document officieux provisoire », daté de juillet 2011, est pour l’instant jugé trop faible sur ce point, relève la coalition mondiale « Contrôlez les armes » [^3].

[^2]: L’art du détail, l’importance de définir des critères exhaustifs et juridiquement contraignants pour le transfert d’armes, mai 2012, téléchargeable sur le site www.oxfam.org.

[^3]: Oxfam est membre de la coalition mondiale « Contrôlez les armes » (www.controlarms.org).

Société
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