Premier procès Mediator

Les laboratoires Servier
sont jugés pour tromperie.

Clémence Glon  • 17 mai 2012 abonné·es

Une procédure rapide avec citation directe pour tromperie aggravée. Le premier procès pénal visant les laboratoires Servier s’est ouvert lundi à Nanterre. Face au patron du deuxième groupe pharmaceutique de France, plus de 600 personnes constituées en parties civiles accusent le laboratoire d’avoir délibérément caché la dangerosité du Mediator. Commercialisé de 1976 à 2009, le médicament, destiné initialement au traitement d’une certaine forme de diabète, a été détourné comme coupe-faim. Entre 500 et 2 000 personnes seraient décédées pour avoir pris du Mediator. En cause, le benfluorex, un principe actif anorexigène, qui diffuserait dans l’organisme de la norfenfluramine, substance toxique qui provoque de l’hypertension artérielle pulmonaire.

Hervé Témime, l’avocat de Jacques Servier, 90 ans, a soulevé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). Selon lui, ces faits font déjà l’objet d’une mise en examen par les juges d’instruction de Paris, et il réclame une expertise judiciaire et un supplément d’informations. Jacques Servier et quatre anciens cadres de Servier risquent quatre ans de prison et une amende de 37 500 euros. Les laboratoires Servier et Biopharma risquent notamment une interdiction d’exercer. Le tribunal correctionnel de Nanterre se prononcera le 21 mai sur la recevabilité de ces QPC.

Société
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