Son œuvre, sa vie

Le folksinger Loudon Wainwright se raconte en chansons.

Jacques Vincent  • 17 mai 2012 abonné·es

Loudon Wainwright III, chanteur folk canadien moins connu que ne le mérite son grand talent, a eu 64 ans en 2010, et le constat s’est doublé de celui qu’il venait de dépasser l’âge qu’avait son propre père à sa mort. Ce qui a déclenché le présent disque, qui peut être vu comme une sorte de concept-album très autobiographique.

Ce sont des chansons du temps qui passe, du temps perdu, qu’on aurait envie de rattraper, comme on aimerait avoir droit à une seconde chance ( « Je veux une deuxième vie/J’ai gâché la première/La première fois est toujours la pire/On ne sait pas ce qu’on fait et on est impatient/On continue et c’est trop tard » ).

Le temps qui passe et apporte son lot de mauvaises nouvelles, les disparitions de connaissances, parents et amis, se succèdent, prémonitoires de sa propre fin. Et, moins dramatique, le corps donne des signes d’usure. « My Meds » est une évocation burlesque de la liste de médicaments prescrits suite à une rupture de tendon. L’ironie côtoie souvent l’émotion et la nostalgie ne tombe jamais dans l’emphase. Aucun apitoiement non plus.

Ces chansons conjuguent intelligence, sensibilité et honnêteté. À l’image de « Something’s Out to Get Me » et de cette phrase : « Vieillir devrait vous rendre plus sage/Comme on dit/Mais vieillir c’est juste vieillir/et ça n’a rien de très bon. »

Culture
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