Un métier dangereux

La maladie de Parkinson sera désormais considérée comme une maladie professionnelle pour les agriculteurs exposés aux pesticides.

Clémence Glon  • 17 mai 2012 abonné·es

«Les agriculteurs malades se demandent toujours “pourquoi moi” ? Ils ont maintenant une réponse. Moralement, c’est un geste fort », estime le céréalier Paul François, président de l’association Phyto-Victimes. Un décret du ministre de l’Agriculture, Bruno Lemaire, entré en vigueur le 7 mai, reconnaît la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle pour les salariés et exploitants agricoles. Ils pourront bénéficier de meilleurs remboursements de soins et d’une prise en charge plus adaptée en cas d’incapacité de travail.
Selon Paul François, qui a bataillé en février pour que la multinationale Monsanto soit reconnue responsable de son intoxication à l’herbicide, « c’est une grande avancée » : « L’argent n’est pas tout, mais c’est un souci de moins pour les malades. Ces indemnités permettront aux agriculteurs encore en activité d’embaucher du personnel pour se faire aider. »

Seules les personnes ayant été exposées au moins dix ans aux pesticides et ayant déclaré la maladie dans un délai d’un an après l’arrêt de l’exposition peuvent prétendre à cette qualification de maladie professionnelle. « C’est déjà un bon début. Dans d’autres pays, l’exposition doit atteindre vingt ans. Au moins, on ne pourra pas dire qu’on n’était pas prévenus », estime encore Paul François, qui considère que trop peu d’études sont menées sur la santé des agriculteurs. « Combien d’agriculteurs d’à peine 45 ans consultent des cancérologues ? Mon père, qui a plus de 80 ans, n’a pas manipulé le dixième des pesticides que j’ai pu utiliser. »

Société
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