PSA : La bataille d’Aulnay continue

La direction de Peugeot-Citroën tente de justifier son choix de fermer le site dans un document. Les syndicats contestent les arguments.

Thierry Brun  • 19 juillet 2012 abonné·es

La direction de PSA a répondu à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, qui s’interrogeait sur le choix du groupe de fermer l’usine d’Aulnay-sous-Bois. Celle-ci emploie plus de 3 000 personnes et concerne plus de 7 000 emplois indirects en Seine-Saint-Denis. Un document destiné aux partenaires sociaux, révélé dans le Figaro  du 17 juillet, explique que pour réduire « durablement la surcapacité de production dans le segment » des voitures citadines et dégager une « économie importante de frais fixes », de l’ordre de 108 millions d’euros par an, la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois s’impose.

Les syndicats, en particulier la CGT, contestent ces arguments, alors que le gouvernement doit annoncer le 25 juillet un plan pour l’ensemble de la filière automobile. Dans un entretien publié sur Politis.fr, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT du groupe PSA, explique notamment que la direction veut « surcharger de travail les usines de Poissy, de Mulhouse et de Sochaux. Il s’agit de les faire tourner 24 heures sur 24, voire 7 jours sur 7 selon les besoins, pour les faire monter à 130, 140 % de leur capacité ».

Le document de PSA estime pour sa part que le sacrifice du site d’Aulnay, et la suppression de plus de 8 000 postes en France, est justifié par le fait que le coût de la main-d’œuvre y est plus élevé qu’en Slovaquie ou en Espagne. Le groupe compte ainsi accentuer sa production dans ces deux pays, et augmenter sa rentabilité…

Travail
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

Les revenants du mythe entrepreneurial
Récit 17 décembre 2025 abonné·es

Les revenants du mythe entrepreneurial

Ils ont cru au récit de l’aventure entrepreneuriale, mais dans les faits, ils se sont surtout confrontés à une réalité bien moins glamour et aux limites d’un modèle idéalisé. Les revenants de l’entrepreneuriat racontent leur retour vers le salariat.
Par Kamélia Ouaïssa
Jeunes morts au travail : le secteur agricole en première ligne
Enquête 10 décembre 2025 libéré

Jeunes morts au travail : le secteur agricole en première ligne

Les jeunes travailleurs, stagiaires ou apprentis sont particulièrement à risque face aux accidents du travail dans le secteur agricole. Les chiffres de 2024, que Politis dévoile, en témoignent. Manque de formation adéquate, maniement d’engins inadapté à leur âge, inspection du travail détricotée : les explications structurelles sont nombreuses.
Par Pierre Jequier-Zalc
Mort de Matis : « On pleure tous les jours »
Récit 10 décembre 2025

Mort de Matis : « On pleure tous les jours »

Matis Dugast, intérimaire de 19 ans, est mort en juillet 2025 sur un chantier, en Vendée. Sa mère, Murielle, raconte sa perte et l’attente pour comprendre les raisons de sa mort.
Par Lucie Inland
Appel des intellectuels de 1995 : « Bourdieu a amendé notre texte, en lui donnant une grande notoriété »
Entretien 4 décembre 2025 abonné·es

Appel des intellectuels de 1995 : « Bourdieu a amendé notre texte, en lui donnant une grande notoriété »

L’historienne Michèle Riot-Sarcey a coécrit avec quatre autres chercheur·es la première version de l’Appel des intellectuels en soutien aux grévistes, alors que le mouvement social de fin 1995 battait son plein. L’historienne revient sur la genèse de ce texte, qui marqua un tournant dans le mouvement social en cours.
Par Olivier Doubre