Les 12 travaux de Vincent Peillon

D’une refonte de la carte scolaire à la formation des professeurs, la communauté éducative attend une politique rompant clairement avec les cinq années écoulées.

Pauline Graulle  et  Clémence Glon  et  Laurène Perrussel-Morin  • 30 août 2012 abonné·es

Pour marquer sa différence avec l’ancien gouvernement, Vincent Peillon mise sur l’écoute. Jusqu’à la fin du mois de septembre, les six cents personnes conviées à la concertation sur la refondation de l’école reviendront sur les principaux objectifs que celle-ci doit se donner. Un vaste débat – trop peut-être – qui doit aboutir à un projet de loi avant la fin octobre. Parmi les nombreuses questions sur lesquelles le nouveau ministre de l’Éducation devra se prononcer, en voici douze qui nous semblent prioritaires.

Les âges de l’école obligatoire

Xavier Darcos estimait que la première année de maternelle servait à « changer les couches » . Mais l’école pré-élémentaire, démocratisée après guerre, a prouvé son efficacité dans la prévention de l’échec scolaire. Las, en douze ans, le taux de scolarisation des enfants de 2 ans, pourtant enjeu fort de l’égalité scolaire et sociale, est passé de 34,8 % à 11,6 % (en 2011) : « Aux rentrées 2008 et 2009, la baisse a été proche de trois points » , a constaté le Snes, qui s’est battu contre le plan de Nadine Morano (ex-secrétaire d’État à la famille) visant à développer les jardins d’enfants (payants) pour les 2-3 ans. À l’inverse, François Hollande a fait part de son intention de ­tripler le nombre d’enfants de moins de 3 ans en maternelle. Sur l’âge de sortie de l’école, le clivage droite/gauche est tout aussi fort. La loi Cherpion de juillet 2011, qui sera bientôt abrogée par le gouvernement Ayrault et qui autorise les élèves à quitter l’école dès 14 ans pour partir en apprentissage, a constitué « un retour en arrière de près de cinquante ans » , s’est alarmée la FSU, rappelant que « les systèmes les plus performants offrent à leurs élèves une scolarité commune le plus longtemps possible ».

Les devoirs à la maison

Depuis 1956, une circulaire interdit les devoirs à la maison en classe de primaire, mais ils ont la vie dure. Ils participent pourtant à creuser les inégalités, la réussite scolaire dépendant de plus en plus du niveau social des parents. « Nous sommes face à une sous-traitance pédagogique déléguée aux familles » , estime Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, qui milite pour qu’une loi mette réellement fin aux devoirs à la maison tels que conçus aujourd’hui. « Si on veut que la lecture devienne un plaisir , poursuit Jean-Jacques Hazan, il faut laisser aux enfants le temps de s’intéresser à des savoirs moins académiques. » (Voir aussi, sur cette question, la rubrique « Clivage », p. 14.)

L’orientation

C’était la bête noire du gouvernement Fillon qui voulait faire des conseillers d’orientation psychologues (COP) des agents de

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Publié dans le dossier
L'école selon Peillon
Temps de lecture : 13 minutes