Roms : expulsés pour leur bien

On lève les restrictions à l’embauche… mais on démantèle un camp.

Clémence Glon  • 30 août 2012 abonné·es

C’est évidemment pour la bonne cause… Lundi matin, soixante-douze Roms installés au bord des voies du RER à Évry ont été expulsés de leurs logements de fortune sous le coup d’un arrêté municipal. « La situation sanitaire et de sécurité nécessitait l’évacuation » , s’est justifié Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et maire de la ville jusqu’en juin dernier. Son successeur, Francis Chouat, a donc pris cette décision de « précaution», indépendamment de la justice, quelques jours seulement après l’annonce de la levée des restrictions à l’embauche des citoyens bulgares et roumains.

Une réunion interministérielle s’était tenue mercredi 22 août afin de trouver des réponses à la grande précarité dans laquelle vit la population rom. Un coup d’épée dans l’eau qui aura uniquement servi à apaiser les esprits.

À Évry, l’opération avait été notifiée aux familles deux jours auparavant et s’est déroulée dans le calme. Après le démantèlement, une partie des expulsés s’est retrouvée sur la place de la mairie dans l’attente d’un nouveau logement. Parmi eux, une vingtaine d’enfants scolarisés qui ne savent toujours pas où ils feront leur rentrée.

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