Les réfugiés syriens veulent se faire entendre

Les Syriens qui ont fui les violences se mobilisent pour tenter d’obtenir une intervention diplomatique et humanitaire. 12 activistes ont fait une grève de la faim de 9 jours à Paris.

Erwan Manac'h  • 6 septembre 2012
Partager :
Les réfugiés syriens veulent se faire entendre
© Photo : Paris, 11 février 2012. AFP / Bertrand Langlois

Le mouvement a grandi sur les réseaux sociaux et au fil des rassemblements de soutien au peuple syrien. Petit à petit, des collectifs d’activistes, réfugiés après le début des violences, se sont créés dans plusieurs villes d’Europe et du Moyen Orient. Le 26 août 2012, une cinquantaine de militants ont entamé une grève de la faim pour tenter de faire pression sur la communauté internationale.

12 Syriens réfugiés en France avaient rejoint le mouvement le 27 août. Ils ont mis fin à leur jeûne après 9 jours, mardi 4 septembre, mais fixent aux autorités françaises la date du 20 septembre pour tenir les « promesses », tenues secrètes, qu’elles leur auraient faites.

Illustration - Les réfugiés syriens veulent se faire entendre

Le collectif informel s’oppose à toute intervention armée et au soutien matériel à l’Armée syrienne libre. Ils demandent en revanche la création « d’au moins deux couloirs de sécurité » permettant une intervention humanitaire sur le sol syrien sous l’égide de l’ONU. Ils appellent aussi la communauté internationale à expulser l’ensemble des diplomates syriens encore en poste et à adopter des sanctions contre la Russie et l’Iran qui soutiennent le pouvoir de Bachar el-Assad. Dans leur déclaration commune, mardi 4 septembre, les 12 activistes demandent également un « avertissement » de l’ONU au gouvernement égyptien, « pour le pousser à interdire l’accès au canal de Suez à toute embarcation transportant des armes ». D’un assistant de la procureure de la Cour pénale internationale, ils disent enfin avoir reçu des garanties qu’une enquête serait prochainement ouverte.

« La situation en Syrie est extrêmement grave. On compte déjà 30 000 morts depuis un peu plus d’un an. Pourquoi personne ne leur vient en aide ? », prévient la réalisatrice Hala Al Abdalla, venue soutenir les grévistes de la faim.

Les activistes reprendront le 20 septembre leur grève de la faim si aucune de leurs revendications n’est satisfaite. Ils se donnent aussi du temps pour s’organiser et rassembler, ils l’espèrent, des soutiens d’organisations françaises.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Droit international : quand règne la loi du plus fort
Monde 9 juillet 2025 abonné·es

Droit international : quand règne la loi du plus fort

Les principes du droit international restent inscrits dans les traités et les discours. Mais partout dans le monde, ils s’amenuisent face aux logiques de puissance, d’occupation et d’abandon.
Par Maxime Sirvins
Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face

Depuis les traités de Westphalie, le droit international s’est construit comme un champ en apparence neutre et universel. Pourtant, son histoire est marquée par des dynamiques de pouvoir, d’exclusion et d’instrumentalisation politique. Derrière le vernis juridique, le droit international a trop souvent servi les intérêts des puissants.
Par Pierre Jacquemain
La déroute du droit international
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

La déroute du droit international

L’ensemble des normes et des règles qui régissent les relations entre les pays constitue un important référent pour les peuples. Mais cela n’a jamais été la garantie d’une justice irréprochable, ni autre chose qu’un rapport de force, à l’image du virage tyrannique des États-Unis.
Par Denis Sieffert
Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »
Entretien 2 juillet 2025 abonné·es

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »

L’intellectuel syrien est une figure de l’opposition au régime des Assad. Il a passé seize ans en prison sous Hafez Al-Assad et a pris part à la révolution en 2011. Il dresse un portrait sans concession des nouveaux hommes forts du gouvernement syrien et esquisse des pistes pour la Syrie de demain.
Par Hugo Lautissier