Logement : Des mesures trop à l’étroit

Syndicats et associations estiment que le projet de loi de Cécile Duflot pour la construction de logements manque d’ambition.

Thierry Brun  • 13 septembre 2012 abonné·es

Présenté le 5 septembre en Conseil des ministres, le projet de loi « de mobilisation générale pour la construction de logements » a reçu un accueil mitigé de plusieurs syndicats et associations. Les avancées promises par Cécile Duflot, ministre du Logement, ont certes été saluées par de nombreuses organisations : CGT, CFDT, Confédération nationale du logement (CNL), Confédération syndicale des familles (CSF), Droit au logement (DAL), Fondation Abbé-Pierre et l’Union des familles laïques (Ufal). Mais le catalogue des reproches est aussi éloquent.

« Les moyens seront-ils à la hauteur des ambitions ? », s’interrogent la Fondation Abbé-Pierre et la CSF, qui réclament la mobilisation de l’ensemble du parc de logements vacants (2,3 millions), alors qu’il y a près de 4 millions de mal logés. « Produire les 150 000 logements sociaux par an dont la France a besoin demande une ambition plus forte et mieux affirmée », affirme la CGT, qui demande aussi le doublement immédiat du plafond du Livret A « pour mobiliser davantage l’épargne garantie vers les organismes HLM ». La CGT dénonce également la « création d’une nouvelle niche fiscale en matière d’investissement locatif, coûteuse à l’État et favorisant les plus hauts revenus ». La poursuite de la politique de défiscalisation « par un dispositif Duflot » succédant aux lois Périsol, Robien et Scellier « n’est pas acceptable, même s’il est moins avantageux fiscalement et plus social », déclare la CGT. La plupart des organisations demandent un plafonnement effectif des loyers ainsi que l’application stricte du Droit au logement opposable (Dalo), ainsi que des moyens à l’opposé d’un plan d’austérité qui s’imposerait avec l’adoption du traité budgétaire européen.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses
Décryptage 25 novembre 2025

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses

112 plaignantes, 1 gynécologue… et 11 ans d’instruction. En 2027, le docteur Tran sera jugé pour de multiples viols et agressions sexuelles. Plaintes ignorées, victimes oubliées, délais rallongés… Cette affaire témoigne de toutes les lacunes de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Par Salomé Dionisi
« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »
Entretien 25 novembre 2025 abonné·es

« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »

Julia* fait partie des nombreuses patientes qui accusent le médecin gynécologue Phuoc-Vinh Tran de viols et d’agressions sexuelles. Treize ans après les faits, elle souhaite prendre la parole pour dénoncer les dégâts que causent les lenteurs de la justice.
Par Hugo Boursier
Elena Mistrello, autrice italienne de BD expulsée : « Ce contrôle des frontières concerne tout le monde, en premier lieu les migrants »
Entretien 25 novembre 2025

Elena Mistrello, autrice italienne de BD expulsée : « Ce contrôle des frontières concerne tout le monde, en premier lieu les migrants »

Après son expulsion forcée en Italie, Elena Mistrello, autrice de BD italienne dénonce dans Politis les moyens de contrôle, de surveillance et de répression déployés par l’État contre les personnes migrantes et les militants.
Par Pauline Migevant
« Nous, victimes du docteur Tran, perdues dans les limbes de la justice »
Justice 25 novembre 2025

« Nous, victimes du docteur Tran, perdues dans les limbes de la justice »

Au terme d’une dizaine d’années d’enquête, le docteur Tran comparaîtra devant la cour criminelle du Val-d’Oise en 2027 pour 112 viols et agressions sexuelles. Dans une tribune, quarante plaignantes alertent sur les délais de la justice.
Par Collectif