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Patrick Piro  • 13 septembre 2012 abonné·es

Que faire ?

Il était 2 heures passées, ce samedi soir, et les Cambio tournaient toujours à la recherche d’une place pour se garer. Au moins le quinzième épisode du genre depuis le début de l’année. Et là, Francine a explosé : « Et si on la lâchait pour de bon ? » Bernard, qu’elle tannait depuis des mois, a capitulé. Depuis, les Cambio se sont abonnés à un service d’autopartage. Ce sont des véhicules que l’on réserve pour une courte durée – quelques heures –, à l’occasion d’une sortie, d’une course, d’un rendez-vous. Ils sont retirés dans une station (parking, garage…) proche et restitués au même endroit. Le coût dépend du type de voiture, de la durée d’utilisation et de la distance parcourue. Les modèles sont neufs, et tout est pris en charge par le loueur – maintenance, assurance et même le plein, parfois. Réservation (un peu à l’avance pour garantir la disponibilité), accès (à toute heure), facturation… La plupart des opérations sont automatisées. Ce soir, Francine a invité Bernard à dîner en tête-à-tête (en voiture louée) pour fêter leur première année « sans bagnole ». Pour l’occasion, elle a une bonne nouvelle : avec des copines, elles ont décidé de monter une association d’autopartage de quartier. Même principe (en plus artisanal) qu’un service commercial, mais avec les voitures de ceux qui en possèdent une. « C’est plus convivial, défend-elle. Dans le village de maman, ils viennent de s’y mettre ! »

Pourquoi ?

Bernard n’est pas en reste : il arrive au resto avec les comptes du budget transport du foyer, qu’il tient depuis le début de l’expérience. Francine s’attend au pire… Mais non : la famille a roulé 6 000 km de moins que l’année précédente – près de 40 %. « On rationalise nos déplacements, explique le néo-convaincu. Fini les sauts de puce, on utilise plus nos jambes, le vélo et les transports en commun. » Une récente enquête l’a montré à Montréal : les adeptes de l’autopartage prennent 3,7 fois moins le volant qu’avant. Le coût du transport des familles chute significativement : 3 500 euros d’économie annuelle pour les Cambio ! Pour une comparaison pertinente, il faut mettre en regard le coût du service et le prix de revient kilométrique « tout inclus » (essence, entretien, garage, amortissement, assurances, etc.) d’une voiture dont on serait le propriétaire. En outre, les voitures en autopartage sont bien plus utilisées que chez un particulier, où elles restent garées en moyenne 95 % du temps. Moins nombreuses, donc, sur la voie publique, elles polluent moins (ce sont des modèles récents). Et fini les tours de pistes sans fin pour trouver une place…

Comment ?

  • Il existe deux familles de systèmes d’autopartage : les services commerciaux et les organisations à but non lucratif (coopératives, associations), historiquement les plus anciennes.
  • Où les trouver ? Des sites (comme www.annuaire-auto-partage.fr) s’essayent à la compilation de ces services.
    -Certaines villes, pour inciter à l’autopartage, proposent des abonnements couplés avec les transports publics.
Le geste utile
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