Roms expulsés par des riverains

Un contexte tendu et malsain.

Lena Bjurström  • 4 octobre 2012 abonné·es

L’affaire de l’expulsion des Roms de Marseille par des riverains continue de susciter beaucoup de questions. Rappel des faits. Les familles étaient arrivées le 23 septembre dans ce qui reste de la cité des Créneaux, un terrain vague et une tour, promise à la destruction. D’après leurs témoignages, recueillis par Cendrine Labaume, coordinatrice de Médecins du monde à Marseille, des riverains seraient venus quatre jours plus tard leur demander de partir, bidons d’essence en main. Les familles auraient alors, fait inhabituel, appelé la police. D’après un communiqué de la préfecture, celle-ci se serait « interposée pour éviter tout incident », alors que les familles déménageaient « spontanément ». Mais, deux heures après, un incendie détruisait ce qui restait de leurs affaires. Preuve que la version officielle de la police est au minimum édulcorée. Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a parlé de « milices ». On ne saurait lui donner tort, même si les arrière-pensées politiques sont évidentes. Quant au ministère de l’Intérieur, il a appelé à « l’apaisement » et à la « responsabilité ». Mais les démantèlements de camps roms à répétition depuis deux ans, poursuivis par Manuel Valls, n’ont-ils pas encouragé une partie de la population à faire la police elle-même ? Pour Cendrine Labaume, un tel incident était « prévisible », les altercations entre riverains et Roms s’étant multipliées ces deux dernières années.

Société
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